La chute des prix du pétrole, la promotion des produits locaux ainsi que les exportations hors hydrocarbures ont été parmi les plus importants points abordés hier par M. Khemnou Boukhalfa, directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Invité au forum du quotidien El Wassat, Boukhalfa a indiqué que la crise pétrolière à laquelle fait face le pays actuellement peut avoir un impact positif sur les entreprises algériennes. Elles seront, selon lui, devant le fait accompli et n'auront pas d'autre choix que de mettre à niveau leurs systèmes de production. «Face à cette crise, les entreprises seront obligées de revenir aux normes standard en doublant leurs capacités de production qui est seulement de 45%», a-t-il dit. Selon lui, la marge de manœuvre d'une année dont dispose le pays peut laisser le temps aux opérateurs économiques de s'ouvrir vers d'autres secteurs pour générer de nouvelles sources mis à part le pétrole. «Nous avons plusieurs moyens de cibler et diversifier notre économie», a-t-il souligné. L'intervenant a donné comme exemple, la franchise commerciale qui connaît un grand engouement auprès des commerçants avec l'ouverture de grands centres commerciaux. Abordant les exportations hors hydrocarbures, l'intervenant a indiqué qu'elles ont atteint 2.5 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de 2014. «Nous comptons près de 400 entreprises qui exportent d'une manière régulière, contre 500 autres qui exportent périodiquement», a-t-il précisé. A la question de savoir pourquoi les PME (petites et moyennes entreprises) restent freinées dans leur développement vers l'international, le même responsable a indiqué que leurs dirigeants ont peur de s'aventurer à l'étranger étant donné que la demande nationale reste très importante. Il a cité, entre autres, la bureaucratie qui est à l'origine de plusieurs problèmes, notamment au niveau des banques algériennes. Abordant, par ailleurs, la promotion des produits locaux, le conférencier a indiqué que ces dernières années, les producteurs travaillent dur pour faire face à la concurrence des produits importés. Pour lui, le problème est d'ordre culturel, car les consommateurs algériens se sont habitués à acheter des produits importés en dépit de leur cherté. «Ce qui freine la promotion des produits locaux», a-t-il estimé. «Il faut dire aussi, ajoute Boukhalfa, qu'en plus du fait que nous dépensons de l'argent pour importer des produits qui nuisent à la production nationale et à l'économie du pays en général, ces importations font écouler sur le marché des marchandises qui sont, souvent, de mauvaise qualité et ne répondant pas aux normes requises.» Interrogé sur l'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce (OMC), l'intervenant a appelé les experts en charge du dossier à présenter une analyse détaillée de ce que le pays aura à y gagner ou à y perdre. «La population doit savoir à quoi s'attendre à travers cette adhésion», a-t-il martelé. Il y aura, selon lui, des aspects négatifs certes, mais il suffit seulement de bien savoir comment tirer profit de ce partenariat. Abordant la question de la règle 51/49% régissant l'investissement étranger, le même responsable a estimé qu'elle ne doit pas être imposée à tous les secteurs d'activité mais uniquement à ceux qui ont besoin d'être évalués.