"Il faut une décision politique avec effet immédiat pour lever les entraves bloquant l'acte d'exporter." Le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), Boukhalfa Khemnou, avoue que toutes les contraintes qui bloquent l'acte d'exporter avaient été identifiées mais elles n'ont pas été levées comme il a été prévu auparavant. Ces écueils sont liés entre autres aux lenteurs des formules administratives et la réglementation des changes, qui n'a pas évolué depuis une décennie et une qualité des produits non conformes aux normes mondiales. Les agents économiques nationaux continuent encore à être confrontés à des problèmes de tous ordres. Pour exporter, estime le DG de l'agence, il faut produire davantage. "Il faut produire avec la qualité requise et selon les besoins du pays de destination", suggère-t-il. Il faut, ajoute-t-il, "revisiter l'acte d'exporter afin qu'il réponde à la demande nationale et accorder dans le même temps des facilitations et autres avantages". M. Khemnou déplore aussi le comportement de quelques institutions liées à l'exportation notamment les ports dont l'activité cesse à partir de 16h, les banques, ou les services des douanes. Le DG d'Algex dénombre 155 entreprises qui exportent de façon permanente et entre 300 à 400 qui le font de manière irrégulière. Environ 200 autres possèdent des capacités pour s'investir sur le marché international. Plus de 70% des produits exportés sont des dérivés du pétrole. D'où l'effort supplémentaire à fournir pour développer d'autres créneaux à l'export. Quant à la conférence consacrée au commerce extérieur prévue pour les 30 et 31 mars prochain, M. Khemnou attend qu'elle ouvre le dialogue avec l'entreprise afin de "cerner ses soucis et ses contraintes". "On n'a pas assez écouté l'entreprise", souligne-t-il. Il considère que celle-ci doit être au cœur du débat, si l'on veut une hausse du volume des exportations hors hydrocarbures qui n'ont pas dépassé les 2,8 milliards de dollars. Pour le DG, la croissance qui a toujours été tirée par l'investissement public, doit l'être à l'avenir, de plus en plus, par la participation du privé. Il faut, affirme-t-il, opter pour un modèle économique qui privilégie la diversification. Interrogé par la radio Chaîne III sur le retard qu'accuse la mise en place du conseil national consultatif de promotion des exportations hors hydrocarbures, créé en 2004, le DG d'Algex indique que celui-ci était destiné à orienter la stratégie pour laquelle il a été créé. Or, constate-t-il, "si nous nous n'avons pas de stratégie, à quoi sert-il d'installer ce conseil ?". M. Khemnou appelle à mettre, au préalable, les instruments de stratégie et de politique économique pour que ce conseil puisse, alors, faire son travail d'orientation et d'encadrement des activités d'exportation. Il a également exprimé son désaccord sur la réglementation en vigueur de la Banque d'Algérie qui interdit à une entreprise d'investir dans un secteur qui ne relève pas de sa spécialité. C'est un aspect limitatif à l'entreprise qui souhaite diversifier ses activités. B. K.