Persuadé que «les critiques, allégations, suspicions» à l'égard de son initiative sont «non fondées», le Front des forces socialistes (FFS) poursuit ses rencontres bilatérales avec les acteurs politiques et sociaux en vue de la tenue de la conférence nationale du consensus. Il a rencontré hier Djahid Younsi du mouvement El Islah et se rendra aujourd'hui chez El Fedjr El Djadid de Tahar Benbaibèche. En plus des rencontres sur le terrain avec les citoyens qu'il a multipliées ces derniers temps, le Front des forces socialistes (FFS), qui a reçu samedi le sociologue Zoubir Arrous et le politologue Mohamed Hennad, continue de rencontrer les partis politiques dits de l'opposition. Les responsables du parti ont rencontré hier Djahid Younsi, président du mouvement El Islah au siège de ce dernier. Le FFS rencontrera également demain le président de la Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche), Mustapha Khiati, auquel il expliquera sa démarche. Bien que l'instance de suivi et de concertation de la CLTD ait rejeté l'offre du FFS, les partis qui composent cette structure continuent ainsi de répondre «séparément» à l'appel du FFS. Le mouvement El Islah fait en effet partie du pôle du changement coordonné par Ali Benflis qui représente ce même pôle au sein de l'instance de la CLTD. Pareil pour El Fedjr El Djadid dont la rencontre avec le FFS est prévue pour aujourd'hui. Eu égard à ces revirements de situation, l'on peut assurer que «la méfiance» affichée à l'égard de l'initiative du FFS commence à se dissiper. Sinon comment expliquer que des partis qui ont signé un communiqué pour affirmer qu'ils ne sont pas concernés par la démarche du FFS répondent aujourd'hui favorablement à l'appel du plus vieux parti de l'opposition. Sans doute que ce dernier, à travers sa stratégie de communication, a pu convaincre certains de ces partis à revoir leur copie, surtout qu'au sein de la CLTD qui accuse le FFS de vouloir «fragiliser l'opposition», des signes d'essoufflement sont perceptibles. D'aucuns, à l'intérieur même de cette structure (CLTD), affirment en off que la démarche prônée jusque-là ne peut aboutir si l'esprit de leadership est omniprésent. L'on parle effectivement de Ali Benflis du pôle du changement, comme quelqu'un qui se comporte en «véritable leader» au sein de la CLTD. Nos sources affirment que l'exigence d'élections anticipées émane de lui. C'est à cette seule exigence qu'il aurait consenti à rejoindre l'instance de suivi et de concertation. Les autres partis et personnalités de cette structure ont suivi «pour faire accroire à une entente parfaite entre les différentes formations et personnalités». Le FFS avait assuré pour répondre aux critiques qu'il n'est que «facilitateur d'une démarche dont le seul objectif est d'établir un cadre de dialogue inclusif pour construire ensemble un projet consensuel pour l'Algérie de demain, qui la prémunira des multiples dangers qui menacent son existence». A tous ses interlocuteurs, «il propose de participer à l'organisation de cette conférence pour bien montrer que son rôle est un parmi les autres acteurs en soulignant que la date, l'ordre du jour et le programme relèvent d'une décision collective».