Le football espagnol, avec un endettement cumulé de plus de 3,4 milliards d'euros, est au bord du gouffre financier et doit être davantage réglementé, a estimé hier le quotidien El Pais. «La ruine menace le football», a écrit le journal madrilène, pour lequel les effets combinés de la crise économique et d'une fuite en avant financière mettent en danger l'industrie du ballon rond en Espagne. El Pais souligne le manque de contrôle exercé sur les finances des clubs de la Liga par la Ligue professionnelle de football (LFP) et le Conseil supérieur des sports (CSD), et les accuse de laxisme face à cette crise financière. Selon une étude de l'Université de Barcelone, la dette cumulée des clubs de 1re division espagnole atteignait 3,44 milliards d'euros en 2008, trois grands clubs, le Real Madrid, l'Atletico Madrid et le FC Valence, ayant chacun une dette de plus de 500 millions. La saison dernière, parmi les clubs de la Liga, seuls le Real et le Barça, avec leurs budgets de plus de 300 M d'euros, ont gagné de l'argent, tous les autres étant déficitaires, notamment le FC Valence, de 44 millions, a précisé cette étude. Pour El Pais, cette situation est la conséquence d'une fuite en avant des propriétaires des clubs qui s'endettent abusivement pour acheter des joueurs et payent des salaires trop élevés afin de maintenir leur équipe en 1re division. La crise économique, qui fait fuir les sponsors, notamment du secteur de la construction, et réduit les rentrées provenant de la télévision, a accentué la pression financière ces derniers mois. Le candidat favori à l'élection pour le présidence du Real Madrid, Florentino Perez, a cependant indiqué son intention de dépenser quelque 250 M d'euros cet été pour faire venir des vedettes comme le Brésilien Kaka (AC Milan). Pour El Pais, les autorités gouvernementales et sportives espagnoles doivent mettre en place des organes régulateurs plus sévères, à l'image d'autres pays comme la France, pour assainir cette situation.