Plus de 200 morts depuis début mai à Mogadiscio Les violences continuent de frapper la Somalie, en particulier la capitale Mogadiscio, où les combats font rage depuis début mai entre les forces gouvernementales de transition et des insurgés provoquant la mort de plus de 200 personnes, en majorité des civils. Le bilan des affrontements donné hier par le ministre somalien des Affaires humanitaires a fait état d'au moins 208 morts et plus de 700 blessées dont 80% sont des civils pris dans les échanges de tirs ou tués par des obus de mortier. Le 7 mai, des insurgés somaliens dont les «Shebab» ont lancé une offensive sans précédent contre les forces gouvernementales somaliennes en vue de «renverser» le président Sharif Cheikh Ahmed, élu en janvier à la tête du pays. Afin de ramener la sécurité, les forces somaliennes ont lancé une contre-offensive visant à chasser de la capitale somalienne ces insurgés, qui, outre le départ du président, réclament le retrait de la force de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom), déployée à Mogadiscio depuis mars 2007 avec 4300 soldats ougandais et burundais. L'offensive militaire vise «ceux qui tuent et forcent les civils à fuir», selon le ministre de la Défense, Mohamed Abdi Gandi qui a souligné que «les opérations ont pour seul but de restaurer la stabilité dans la capitale». Outre les combats qui secouent la capitale somalienne, un attentat à la voiture piégée perpétré à l'intérieur d'une caserne de militaires somaliens près du port de Mogadiscio a fait dimanche au moins sept morts : six soldats et un civil. L'attentat qui a également fait cinq blessés est survenu lorsqu'un individu a tenté «sans succès» de forcer un passage pour pénétrer dans le camp militaire puis a actionné ses explosifs. Il s'agirait du premier attentat suicide depuis l'entrée en fonction en janvier du président Cheikh Ahmed, selon les correspondants présents dans la capitale somalienne où les habitants continuent de quitter leurs domiciles en raison de l'insécurité persistante. L'attaque visant la caserne de militaires somaliens a été revendiquée par les «Shebab», principal groupe d'insurgés somaliens qui contrôlent la totalité du Sud et la quasi-totalité du centre de la Somalie.