C'est fait. Les commerçants de la ville côtière de Tigzirt, au nord de Tizi Ouzou ont mis à exécution la menace brandie depuis plusieurs jours et qui consiste à recourir à une grève générale pour se faire entendre. La décision de cesser toute activité est devenue inéluctable après plusieurs mois d'attente . Plusieurs revendications sont mises en avant. Citons entre autres, la réouverture de la RN 24 qui relie Tigzirt à Dellys au niveau de la localité de Mizrana, fermée à la circulation depuis l'apparition du terrorisme. Cette route qui constituait un important segment de développement de cette partie de la côte, n'est plus qu'une source de colère. Sa réouverture permettra à coup sûr de relancer les échanges et les activités économiques des deux villes qui abritent chacune deux importants ports de pêche. Cette fermeture a porté un coup dur à l'économie locale. Ne s'arrêtant pas là, les commerçants ont aussi revendiqué une meilleure alimentation en matière d'alimentation en eau potable alors que nous sommes à une semaine seulement du début officiel de la saison estivale qui attire des centaines de milliers d'estivants. Aussi, les grévistes exigent le raccordement de la ville au réseau de gaz naturel, un projet qui s'éternise pour de nombreuses raisons ainsi que l'épineuse question des impôts qui revient telle un leitmotiv. Il est à signaler que les villes touristiques ne sont pas soumises au même régime en matière d'impôts que celles de l'intérieur du pays. Durant la journée d'hier, cette coquette ville qui connaît déjà une certaine animation, était une ville morte. Aucune échoppe n'a ouvert sauf une pharmacie qui a assuré un strict minimum. Les commerçants grévistes que l'action d'hier n'est qu'un prélude pour une autre série d'actions à envisager à l'avenir au cas où des décisions ne sont pas prises en urgence pour satisfaire leurs doléances, maintes fois exprimées. Ils menacent même de radicaliser ce mouvement de protestation mais avec des moyens de pression pacifiques.