Les enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou, des étudiants du département de langue et culture tamazight de l'université Mouloud Mammeri ainsi que des parents d'élèves se sont réunis, hier, devant le siège de la direction de l'éducation pour exiger la satisfaction de leurs revendications «dans l'immédiat». «SOS tamazight est en danger», «Non au statut facultatif pour l'enseignant de tamazight» ou encore «pour la reconnaissance de l'identité amazighe» étaient, entre autres, les slogans scandés par plusieurs dizaines d'enseignants des trois cycles présents devant le siège de la direction de l'éducation, banderoles et pancartes à la main. Dans leur plateforme de revendications, les grévistes demandent «l'affectation d'enseignants vacataires, à défaut de créer de nouveaux postes budgétaires, dans tous les établissements où il y a cumul de 10 heures supplémentaires ou plus, comme c'est le cas pour les autres matières, revoir l'ensemble des emplois du temps anti-pédagogiques et mettre fin aux dispenses des élèves aux examens officiels (bac et BEM en particulier) en se référant à la dernière circulaire et en instruisant avec insistance les chefs d'établissement concernés». Pour ce dernier point, les enseignants, très remontés, regrettent l'existence même d'une dispense pour la langue tamazight, «la langue n'est pas une discipline sportive où un élève par le biais d'un certificat médical peut bénéficier d'une dispense. Il s'agit d'une langue que tout le monde peut étudier à l'instar des autres matières», dira l'un des enseignants. A cet effet, les grévistes dénoncent «le double langage et les mensonges des responsables au niveau de la direction de l'éducation de Tizi Ouzou concernant le dossier de tamazight, le secrétaire général et le responsable de la scolarité en particulier». De plus, ils «exigent une commission d'enquête ministérielle concernant la gestion des postes budgétaires destinés à la langue tamazight». De leur côté, les étudiants du département langue et culture tamazight de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou contestent «la même politique discriminatoire à l'égard de la langue et la civilisation tamazight». Après avoir organisé une marche, partant du portail de l'université en allant vers le siège de la direction de l'éducation où ils ont joint leurs aînés, les étudiants ont déclaré que «la volonté de l'administration et ses pratiques portent gravement atteinte à l'amazighité de l'Algérie». Ils souhaitent ainsi «la prise des initiatives audacieuses et un plan d'urgence comme la généralisation de l'enseignement de tamazight sur tous les niveaux depuis la classe préscolaire». Egalement, il est demandé par ces mêmes étudiants «la transparence dans les concours» et «la création d'un journal public dans cette langue nationale». Les membres du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), dont les enseignants de tamazight du secondaire sont affiliés se sont joints au sit-in et ont soutenu les revendications des enseignants. Les grévistes avisent d'autres actions de protestation dans le cas où leurs revendications ne seront pas prises en charge.