Cristiano Ronaldo et Lionel Messi se disputent depuis de longs mois le titre de meilleur joueur du monde : la finale de la Ligue des champions entre Manchester United et le FC Barcelone ce soir à Rome leur donne une occasion rêvée de s'illustrer et, in fine, de se départager. La saison passée, Ronaldo avait été phénoménal, marquant 42 buts. Après une opération à une cheville en juillet suivie d'une polémique sur fond de transfert avorté au Real Madrid, il a démarré doucement fin septembre. Mais il n'a pas tardé à prendre son «rythme de croisière», et il en est aujourd'hui à 18 buts inscrits en Premier League et 4 en C1. Il marque donc moins, mais il le fait de plus en plus dans les matches qui comptent. Ainsi ses 4 buts en Europe ont-ils tous été décisifs pour éliminer l'Inter en 8e, le FC Porto en quarts et Arsenal, avec un doublé, en demi-finales. Soliste hors pair, Messi a réussi à s'imposer cette saison comme un véritable buteur dans le sillage de Samuel Eto'o. Avec 23 buts en championnat, il fait à peine moins bien que le Camerounais (29 buts). Mais ce sont surtout ses 8 buts en C1 qui ont fait la différence même s'il lui reste encore un dernier détail, et non des moindres, à régler: marquer enfin contre un club anglais, ce qu'il n'est jamais parvenu à accomplir depuis le début de sa carrière. Muselé comme jamais contre Chelsea en demi-finales, il prépare sans doute sa revanche contre MU. Poids dans l'équipe: Ronaldo est une star: sur le terrain naturellement, ainsi qu'en dehors avec le comportement et le bagout qui va avec. Mais à MU, il s'est fondu dans le collectif, bien conscient que la gestion de l'équipe est laissée aux «historiques» comme Giggs, Neville ou Ferdinand. Toutefois, le fait qu'il soit chargé de tirer tous les coups de pieds arrêtés - sauf les corners, car son jeu de tête est également excellent - en dit long sur la confiance qui lui est accordée. Le «petit» (1,69 m) a bien grandi depuis ses débuts sur la pointe des pieds en équipe première en 2004 à l'âge de 17 ans et fait désormais partie des cadres du FC Barcelone. Entre Manchester et la sélection portugaise, Ronaldo est déjà «un vieux de la vieille» : il a disputé la finale de l'Euro-2004, une demi-finale du Mondial-2006, et il s'apprête à disputer une deuxième finale de C1. Malgré son talent hors normes, Messi court toujours après un trophée majeur. En 2006, une blessure l'avait privé de la finale de la Ligue des champions remportée face à Arsenal (2-1) et il avait été cantonné au banc lors du Mondial. Pour être l'égal de Ronaldo, il lui manque une prestation d'envergure lors d'une grande rencontre internationale. La finale de Rome est l'occasion rêvée pour déboulonner son rival portugais et s'installer seul au sommet.