La communauté algérienne établie au Burkina Faso «va bien». Le Burkina Faso vit ces derniers jours au rythme d'une grave crise politique marquée par de violentes émeutes à Ouagadougou et Bobo Dioulasso, seconde ville du pays. Selon Abdelaziz Benali Cherif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, «les services compétents au ministère suivent avec attention la situation au Burkina Faso et sont en contact permanent avec la communauté nationale établie dans ce pays». La communauté algérienne établie au Burkina Faso compte 150 personnes et aucun incident ne serait à déplorer pour les Algériens qui se trouvent dans ce pays. Des contacts avec chaque algérien sont établis en permanence par les services de l'ambassade algérienne à Ouagadougou, qui fonctionne normalement. L'armée burkinabè a annoncé jeudi la dissolution du gouvernement et du Parlement, décrété un couvre-feu et la mise en place d'un organe de transition de douze mois. Hier, le lieutenant-colonel Ycouba Isaac Zida a promis une transition dans un «cadre constitutionnel». «Cet organe sera dirigé par une personnalité consensuelle désignée par tous les acteurs de la vie nationale», a-t-il déclaré. Le lieutenant-colonel Zida, qui semble ouvrir la voie à une «transition civile», a rencontré en début d'après-midi l'opposition politique burkinabè. Le nouvel homme fort du Burkina Faso poursuit ses consultations avec les forces politiques du pays à Ouagadougou. Après des manifestations fortement réprimées par l'armée avant-hier, la situation était calme. Suite à la chute du président Blaise Compaoré vendredi, poussé à la démission et à la fuite suite à une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir, la haute hiérarchie militaire a placé à la tête du pays le lieutenant-colonel Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle. De leur côté, l'opposition, la société civile et la population réclament un pouvoir civil. Dimanche, l'armée était intervenue en tirant des grenades lacrymogènes et des coups de feu en l'air pour chasser des milliers de manifestants rassemblés à l'appel de l'opposition sur la place de la Nation, symbole du mouvement anti-Compaoré depuis une semaine, et de la télévision nationale RTB qu'une partie d'entre eux avaient envahie. La communauté internationale, notamment les Etats-Unis, a condamné la prise de pouvoir par les militaires et exigé un retour à l'ordre constitutionnel, après la chute du président Blaise Compaoré vendredi. Cette position a été partagée par le médiateur de l'ONU, Mohamed Ibn Chambas.