C'est une confidence qui risque de faire des vagues dans la maison déjà ébranlée de la Fifa. Le président démissionnaire, Joseph Blatter, a affirmé hier dans le quotidien néerlandais Volkskrant que le président de l'UEFA, Michel Platini, aurait évoqué la prison pour le dissuader d'être candidat à sa réélection à la tête de la Fifa en mai. Cette menace voilée aurait été faite par Platini au frère de Sepp Blatter, à Zurich, quelques heures avant le vote qui allait conduire à la réélection de M. Blatter à la tête de la Fédération internationale de football. Sepp Blatter avait ensuite attendu quatre jours à peine pour annoncer qu'il démissionnait et remettait son mandat en jeu, réagissant visiblement au coup de filet lancé par la justice américaine contre une dizaine de dirigeants de la Fifa accusés de corruption. «Durant le déjeuner, Platini s'est assis à la table de mon frère (Peter) et lui a dit : «Dis à Sepp de retirer sa candidature ou il ira en prison», a affirmé M. Blatter samedi au Volkskrant, précisant n'avoir appris que récemment par son frère ces propos supposés de Platini. Une source proche de Michel Platini a qualifié ces nouvelles affirmations de M. Blatter hier «d'histoire montée de toutes pièces». Il s'agit de «la dernière d'une série de tentatives de Zurich pour distraire le monde des vrais problèmes auxquels la Fifa est confrontée», a poursuivi cette source, affirmant que «le président de l'UEFA ne va pas donner de crédit à ces allégations ridicules en y répondant». «Platini est actuellement plus préoccupé par la préparation d'un programme qui puisse restaurer l'image et la réputation de la Fifa et qui puisse surtout développer le football dans le monde entier», a insisté cette source au sujet du président de l'UEFA, officiellement candidat à la présidence de la Fifa depuis le 29 juillet. Le seul autre candidat officiellement déclaré est pour l'instant le Sud-Coréen Chung Mong-joon, qui détaillera son programme lundi à Paris. Le Prince jordanien Ali bin Al Hussein, seul candidat contre Blatter en mai, pourrait lui aussi entrer en lice.