Hassan F. est un jeune peintreen bâtiment qui est surpris dans une pièce d'un domicile qui n'est pas le sien. A la barre, il évite le délit de tentative de vol et écope d'une peine «indulgente» au vu de la sévérité de l'article 295 du code pénal. Hassan F. 29 ans est peintre qui niche du côté de Bachdjarah. Il a été arrêté du côté du Patrimoine à loyers modérés (PLM.) d'El Harrach. Et il a été neutralisé dans un domicile qui n'est ni celui de ses parents, ni celui de proches. Pour le propriétaire qui était ce lundi, jour du délit, en déplacement, l'inculpé avait l'intention de voler. Et la violation de domicile prouvée entre dans l'axe dangereux du code pénal titre II : Crimes et délits contre les particuliers. Chapitre I : Crimes et délits contre personnes. Section I Meurtres et autres crimes capitaux et violences volontaires. «Et le délit qui nous intéresse va à l'article 295 de la section IV qui soulève entre autres l'inviolabilité du domicile», avance sans ombrage Nadia Bouhamidi la juge d'El Harrach, en excellente forme ce mardi qui venait de sonner le hallali en direction de Hassan F. qui va devoir répondre aux questions du tribunal et seulement répondre sans commentaire, ni tenter de dévier des faits sur ce flagrant délit. «Que faisiez-vous chez Hadj Chaffaï, le commerçant apprécié du quartier et à zéro heure ?» demande sans aller plus loin autour de la question. «Ce n'était pas seulement une nuit, répond sans hésiter le détenu. Il m'est arrivé de passer plusieurs nuits dans ce domicile désert. D'ailleurs, il n'y avait qu'un matelas en éponge et rien d'autre». Savez-vous qu'il est interdit de s'introduire chez les gens sans l'autorisation préalable des patrons des lieux ? dit en battant des cils la présidente de la section correctionnelle, vite aidée par Faïza Mousrami, la procureure qui allait laisser l'inculpé ébahi. «Inculpé ! Sidna Mohammed (QLSSSL) a toujours recommandé de n'entrer chez autrui qu'avec la permission des occupants ! Pourquoi ne pas suivre cette sage recommandation et ne jamais oublier que ce sont là des paroles censées !» Hassan est «out». La position debout semble l'incommoder et il a le malheur de s'appuyer contre la barre. Bouhamidi tonne : «ça ne va pas inculpé ? Qu'est-ce donc ce comportement. Relevez-vous et mettez les mains derrière le dos comme cela vous n'allez plus gesticuler en répondant». Tout à coup, Hassan essuie une larme : «Je suis désolé. Je ne recommencerai plus. Juré ! «Oui, mais il y a aussi la tentative de vol...» note la juge qui va mettre le bémol en relisant le PV d'audition où il y est transcrit que le domicile était quasi désert. Et c'est la seule chose «censée» qu le détenu ait pu répondre. Presqu'agacée, la juge prend les demandes de la représentante du ministère public. «L'article 295 du code pénal prévoit une peine d'emprisonnement de un an à cinq ans et d'une amende de mille à dix mille dinars. C'est pourquoi, en considérant ce qui vient de se dérouler à la barre, nous demandons deux mois de prison ferme», balance la procureure. «Inculpé : votre dernier mot ?» dit la présidente. «Je suis malade est fatigué», répond Hassan qui écope de deux mois ferme sans état d'âme.