Seconde défaite consécutive de la JS Kabylie dans son antre du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, où elle est maudite depuis la mort tragique de son attaquant camerounais Albert Ebossé, dont l'ombre a plané, samedi soir, sur le stade plein à craquer à l'occasion du classique contre l'USM Alger, vainqueur pour la seconde fois d'affilée sur un autre chef-d'œuvre de son maestro, Youcef Belaili. A la JSK, l'on attendait un déclic après l'arrivée du nouvel entraîneur du club, le Français Dominique Bijotat, mais il n'en fut rien. Le miracle n'a pas eu lieu. Bijotat n'a pas été gâté pour son premier test à la barre technique de la JSK, qui lui a réservé un gros morceau, la dream team de Soustara, bien huilée cet été où elle a le vent en poupe grâce notamment à son brillant parcours en Ligue des champions d'Afrique. Le technicien français a admis sportivement la supériorité des Usmistes. «On s'aperçoit à travers cette rencontre qu'il y a un écart entre la valeur de l'USMA et la nôtre. L'USMA a fait la différence en seconde mi-temps grâce à sa qualité collective. C'est une équipe qui a aussi plus d'automatismes que nous. Ce match me permet de gagner du temps et de cibler les qualités et les défauts des uns et des autres et de mon groupe en général», dira le nouveau driver des Canaris à la fin de la partie, tout en ayant des regrets sur la première période où son équipe a tenu la dragée haute à l'USMA. «Face à une très bonne équipe de l'USMA que je félicite pour sa victoire, mon équipe a été très performante en première période où on a su fermer le jeu de l'adversaire et se procurer quelques occasions de scorer. On était bien sur cette première mi-temps et on méritait un but d'avance», regrette Bijotat, très remonté contre les défenseurs de son équipe sur le but de la victoire inscrit par le diable de Belaili. «Je suis déçu et en colère. La culture du haut niveau nous a manqués dans les dernières minutes. On savait que Belaili aimait rentrer sur son pied droit et frapper, on lui a permis de réaliser son geste favori. C'est dommage», fulmine l'ancien coach de Monaco, qui vient d'hériter d'un cadeau empoisonné. 3 matches, 0 but Le nouvel entraîneur de la JSK a vraiment du pain sur la planche. La première trêve du championnat vient à point nommé pour lui. Il aura deux semaines pour remettre de l'ordre dans la maison et préparer le prochain classique du championnat contre le CRB. Il doit surtout trouver des solutions à ce manque criard de réalisme. Les Canaris n'ont pas inscrit le moindre depuis l'entame de la saison. Trois matches, 0 but. C'est du jamais vu dans l'histoire du club le plus titré d'Algérie. De plus en plus contesté, le président Moh Cherif Hannachi, qui tient contre vents et marées à son poste, misait énormément sur l'attaquant burkinabé, Diawara, mais ce dernier n'a pas confirmé tout le bien que l'on pensait de lui et a brillé jusque-là par son mutisme ainsi que les deux autres nouveaux attaquants, Rahal et Boulaouidate. Le manque d'efficacité est un point noir ciblé avant ce match contre l'USMA. Je pense qu'on n'a pas assez de maîtrise technique collective. On doit être beaucoup plus sereins devant les bois adverses. On doit être beaucoup plus forts que ça», analyse Bijotat, pas satisfait des joueurs remplaçants. «Les rentrées n'ont rien apporté, bien au contraire, je pense qu'il y a pas mal de choses à revoir dans ce secteur. Il faut avoir l'esprit pour aider son équipe. C'est une équipe jeune qui comprend quelques joueurs d'expérience, qui ont été bons dans ce match contre l'USMA. Les jeunes sont, par contre, trop légers pour des rencontres de ce niveau-là. A nous de mieux travailler. Tout le monde doit être conscient de la difficulté de la tâche qui nous attend. On va travailler dans un autre sens pour vite basculer dans l'efficacité du haut niveau», explique le driver de la JSK, la seule équipe qui n'a pas marqué de but en ce début du championnat. En somme, une autre saison de galère se profile pour les Canaris, qui avaient flirté dangereusement avec la relégation lors du précédent exercice footballistique. La Kabylie est très inquiète pour son équipe fétiche, qui va de mal en pis.