Se coucher tôt et se réveiller tôt. Un nouveau rythme que les élèves adopteront dès demain. Finie en effet la grasse matinée pour les 8 millions d'enfants scolarisés qui rejoindront les bancs de l'école demain. Une rentrée scolaire axée sur cette idée fondamentale : «La problématique de la solidarité», déclare la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. S'exprimant jeudi à la Chaîne III de la Radio nationale, Benghebrit disait que cette rentrée des classes se synthétise en trois verbes d'action. «Le premier c'est ‘initier', le second c'est ‘élargir' et le troisième c'est ‘renforcer'», énumère-t-elle. Après une précédente année scolaire plutôt mouvementée avec plusieurs semaines de grève, la ministre indique que les nouveautés de cette année porteront, d'abord, sur l'initiation d'une gestion adaptée du temps de scolarisation, la numérisation du secteur, la mise en place d'un dispositif (le collège inspectoral), les projets des wilayas, notamment les 21 que le secteur de l'éducation aura à suivre et évidemment adopter de nouvelles méthodes de lutte contre l'échec scolaire. Ensuite, pour le second point, la première responsable du secteur de l'éducation nationale est revenue sur l'élargissement du préscolaire parce que, explique-t-elle, «il fait fondamentalement partie de la problématique de l'équité». L'élargissement sera également dans l'enseignement de tamazight. Autre élargissement dont a parlé la ministre est celui des appels lancés pour qu'il puisse y «avoir une association de parents d'élèves dans chaque établissement». Enfin, le troisième verbe d'action de Benghebrit est le renforcement de la concertation avec les partenaires, les langages fondamentaux au niveau du primaire, l'enseignement des langues étrangères, notamment au Sud, et les capacités du secteur dans l'ingénierie de l'information. Des objectifs clairs est précis que la ministre de l'éducation nationale compte bien mener à terme. Elle dit, en effet, que pour y arriver tout a été mis en place au préalable. D'ailleurs, «le premier cours sera donné le premier jour», affirme-t-elle car, explique la ministre, «nous avons préparé la rentrée depuis le mois d'avril». Pour les mesures concrètes, elles ont été prises, selon l'invité de la radio, au mois de juillet, juste après les concours de recrutement et les examens professionnels. Même la distribution des 3000 DA pour les élèves nécessiteux et la distribution du livre scolaire au niveau des établissements sont déjà faits. Cette préparation de la rentrée scolaire permet, a dit la ministre, «d'être optimisme», notamment avec la rencontre menée avec les syndicats bien avant la rentrée du 30 août pour le personnel administratif et le 1er septembre pour les enseignants. «Nous pensons que cette année, nous allons démarrer tôt. Ce qui est important pour nous, c'est qu'il y ait ces 32 semaines d'enseignement avec les quatre semaines d'évaluation», avoue Benghebrit.
«Il y a échec quand on reste intramuros»
Près d'un demi-million d'élèves ont quitté les bancs de l'école après avoir échoué dans leur cursus. Ce chiffre, bien qu'alarmant, n'est tout de même pas considéré comme «tragique» par la ministre. Benghebrit, qui dit ne pas vouloir rester sur le qualificatif «échec», assure qu'«il n'y a aucun élève mis à la porte». Ces élèves sont orientés, effectivement, vers les établissements de formation professionnelle qui ouvrent aujourd'hui des perspectives «extrêmement importantes», affirme Benghebrit. Pour l'invité de la Radio nationale, si l'élève n'arrive pas à mener à terme son cursus scolaire, ce n'est pas dû simplement à l'inaptitude de l'élève mais aussi aux parents qui souvent orientent leurs enfants vers un choix qui ne leur convient pas. «La guidance scolaire au niveau de nos établissements nous permet de dire qu'il y a certains élèves qui sont en échec scolaire car leurs parents les forcent à faire ce qu'ils n'aiment pas», disait-elle, et d'inciter les parents à «s'appuyer sur les désirs, les capacités et la vocation des enfants». La ministre estime que quand un élève intègre l'école, c'est dans l'unique objectif de réussir, mais «l'échec scolaire n'est pas une fatalité». «Nous avons le devoir aujourd'hui avec le corps de l'encadrement d'accompagner les enseignants dans l'identification des difficultés, des fautes et de construire une pédagogie qui accompagne et diagnostique l'erreur», insiste la ministre évoquant le rôle de son département.
Livre scolaire unique pour l'année prochaine
Comme déjà annoncé, le livre scolaire unique pour le palier primaire sera remis aux élèves l'année prochaine. La ministre de l'Education nationale informe que si ce livre ne sera pas disponible pour cette nouvelle rentrée scolaire c'est parce que le temps est très réduit. «Les concepteurs du manuel ont besoin de temps», déclare-t-elle sur les ondes de la radio. Pour cette année, seul le livre d'informatique sera mis à la disposition des élèves.
Le baccalauréat aura lieu durant le mois de Ramadhan
Si les dates exactes des trois examens de fin d'année ne sont toujours pas fixées, la ministre de l'Education nationale informe toutefois que celle du baccalauréat coïncidera cette année avec le mois de Ramadhan. «Ça sera un examen au mois de Ramadhan comme cela s'est passé durant les années 1980», rappelle la ministre. Quant aux vacances scolaires, les écoliers auront un congé au mois d'octobre pour les vacances d'automne, en décembre pour celle d'hiver et au mois de mars pour celles du printemps, enfin, les vacances d'été seront fixées selon les dates des examens nationaux.
Benghebrit clos le sujet de la «darija»
Le sujet ayant fait couler beaucoup d'encre, la ministre de l'Education est revenue jeudi sur la polémique qui a suivi la proposition formelle de l'utilisation des langues maternelles durant les deux premières années du primaire. La ministre disait à ce propos que cette polémique est liée peut-être au fait que «des personnes n'étaient pas au courant de cette disposition qui est contenue dans la loi de 2008 ou peut-être nous n'avons pas été jusqu'au bout de notre démonstration». Pour clore définitivement ce sujet, Benghebrit insiste : «En tant que ministre de l'Education nationale, je suis chargée de mettre en œuvre un programme qui est celui du gouvernement, et le programme du gouvernement c'est celui du président de la République. La langue d'enseignement, tel que stipulé dans la Constitution, c'est l'arabe», a-t-elle dit, fermant par là le chapitre de la polémique sur la «darija».