En Algérie, à l'instar des autres pays, les collectivités locales peuvent devenir des lieux privilégiés de la création de richesses. La production d'une valeur ajoutée à partir des potentiels locaux peut contribuer, sensiblement, au développement économique du pays. Et c'est dans ce sillage que le gouvernement a décidé de mettre la collectivité économique au cœur de sa politique économique. En ces temps de tarissement soutenu des ressources financières du pays, conséquence directe de la politique du tout pétrole, le gouvernement veut vraisemblablement faire contribuer tout les acteurs pour faire face aussi bien à la chute des prix de l'or noir, mais aussi et surtout bâtir une économie diversifiée et hors hydrocarbures. Se contentant, depuis plusieurs décennies, au strict appui financier de la part des pouvoirs publics, les collectivités locales devront jouer, désormais, un rôle capital. Le ministère de tutelle, à savoir celui de l'Intérieur, compte faire associer les gestionnaires locaux, dans cette nouvelle politique économique. Des contrats de performance seront même introduits et signés entre les walis et maires avec le département de l'Intérieur. «Dès cette année, et tel qu'a été édicté par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales lors de la réunion gouvernement-walis, des contrats de performance seront introduits», a fait savoir à l'APS Azzeddine Kerri, directeur des finances locales. Ce responsable au niveau du ministère de l'Intérieur a précisé que «les élus seront ainsi tenus de rendre des comptes non seulement sur le taux de consommation des crédits mais sur la valeur ajoutée en matière d'investissement, de postes d'emplois créés, de ressources propres valorisées et de nombre de problèmes réglés». «2016 sera l'année de la performance pour la finance locale (…) il est temps pour que les collectivités locales deviennent un vrai moteur de création de richesse et d'emplois à travers la promotion de l'investissement local», soutient-il. Cette nouvelle mesure est instaurée suite aux recommandations prises lors de la dernière réunion Gouvernement-walis. Parmi les critères retenus dans ce qu'on appelle désormais contrats de performance, on trouve ceux relatifs à la création d'activités et d'emplois, l'implantation d'investissements et d'entreprises et l'évolution de l'attractivité économique des territoires. «Bien qu'importants, les taux d'avancement des projets et la consommation de crédits ne doivent plus constituer les seuls indicateurs de performance de la gestion locale», avait asséné M. Sellal aux walis présents. Du côté des juridiques, le gouvernement a prévu, dans la LFC 2015, l'allégement des décisions relatives à l'octroi du foncier industriel ainsi que la réduction du taux de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) pour les activités de production et institué, pour la première fois en Algérie, la solidarité financière intercollectivités locales de la wilaya. En effet, l'article 68 de la LFC 2015 a stipulé que «les communes disposant de ressources financières importantes peuvent, dans le cadre de la solidarité financière locale, après délibération de l'Assemblée populaire communale, accorder des subventions au profit des communes relevant de la même wilaya à travers le budget de la wilaya dont elles relèvent».