Non ce n'est pas une blague, mais le DRB Tadjenanet est bien le leader actuel du championnat de Ligue 1 Mobilis. Il est vrai que derrière lui il y a une certaine USM Alger, qui pointe avec un retard de deux points mais qui a encore deux matches à disputer, ce qui lui laisse assez de marge pour s'emparer de cette première place du classement général. Pour revenir au DRBT, sa consécration il la doit à la performance accomplie dimanche au stade de Bologhine face au MC Alger. Un MCA trop sûr de lui comme à son habitude et dont les supporters le voyaient accéder au poste de leader de la compétition sans avoir à souffrir. Voilà donc ce Mouloudia, dans sa version Sonatrachienne, qui se fait humilier, dans son antre, par une équipe venue tout droit de la Ligue 2 et qui, il n'y a pas si longtemps, évoluait dans une division encore plus inférieure. Drôle de parcours pour ce grand «professeur» du football (dixit Kamel Raissi, l'ex-président du club algérois) qu'est Artur Jorge, qui a battu, avec le FC Porto, le Bayern de Munich, en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions et qui se fait battre quelques années plus tard par le DRB Tadjenanet. Ce qu'il y a lieu de retenir c'est que cette première place, cette équipe de l'est algérien, elle ne l'a point volée. Elle y a accédé après une série de bons résultats obtenue sans faire de complexe devant ses adversaires. Le DRBT, auquel on promettait un retour immédiat en Ligue 2, se bat avec cœur et n'entend pas céder à la fatalité qui prétend qu'un nouveau promu n'a pas assez de force ni d'expérience pour évoluer à un stade supérieur. Mais de quel stade parlons-nous et surtout de quels adversaires ? La saison passée, nous avions bien eu une Entente de Sétif, leader de la compétition qui, à trois journées de la fin, n'avait pas encore assuré son maintien en Ligue 1. En quoi, dans ce cas, le DRBT serait plus faible que les autres équipes ? Il est arrivé de Ligue 2 avec sa volonté et son envie de défendre crânement ses chances. Au bout de quelques journées, il s'est aperçu que, finalement, cette Ligue 1 ce n'était pas si terrible. Nous ne disons pas qu'il terminera champion au mois de mai prochain mais il a les capacités de réaliser une saison intéressante. Le MO Béjaïa, qui venait d'accéder il y a trois saisons, avait, pour commencer, réalisé un parcours honnête sans plus mais la saison dernière il a terminé vice-champion d'Algérie et a remporté la Coupe d'Algérie. Ce n'est pas que le club béjaoui se soit renforcé par un riche effectif mais avec de la volonté il a pu atteindre son but. Pourquoi le DRBT n'en ferait-il pas autant ? En tout cas, au jour d'aujourd'hui c'est bien lui le leader du championnat pendant que les clubs qui se sont renforcés à coups de centaines de millions de centimes se baladent dans le ventre mou du classement pour ne pas dire qu'ils sont à un étage plus bas. Tadjenanet n'est pas à ce poste par hasard. Il va falloir compter avec lui s'il continue dans cette voie.