Les cours du pétrole ont connu une hausse sur les marchés mondiaux. En Europe, ils ont approché les 52 dollars (51,99), le plus haut niveau depuis début septembre. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 2,03 dollars à 48,29 dollars, grimpant même vers 15H30 GMT à 48,63 dollars, un sommet en un mois. L'avancée du marché, déjà en hausse lundi, est due à la situation en Syrie. Une vive tension a éclaté entre l'Otan et la Russie au sujet de la «transgression» de l'espace aérien de la Turquie, membre de l'Alliance atlantique, par les avions russes. Certains spécialistes craignant une confrontation aérienne entre l'Otan et la Russie. Ce qui a provoqué une tension sur les cours du brut. A ce facteur géopolitique, il faudrait ajouter la situation des producteurs américains qui ont annoncé hier une baisse conséquente du gaz de schiste, plus de 100 000 barils/jour. La crise du marché pétrolier a lourdement affecté les exploitants qui font face à des coûts insurmontables et à des financements bancaires. Ceci intervient au moment où des responsables du secteur pétrolier font des déclarations pouvant influer sur le marché. En effet, le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El-Badri, a estimé lors de la conférence Oil and Money, organisée à Londres hier, que l'Organisation doit travailler avec les pays producteurs de pétrole hors Opep pour stabiliser les prix. Selon lui, la production élevée de pétrole, aux Etats-Unis, dans l'Opep ou en Russie, a largement contribué à faire chuter les prix de plus de moitié depuis l'été 2014. A Nijni Novgorod, en Russie, le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a révélé, hier, qu'il avait discuté de l'état du marché pétrolier avec son homologue saoudien Ali al Naïmi la semaine dernière. Les deux ministres ont échangé leurs points de vue sur «la demande, la production et le pétrole de schiste» et se reverront fin octobre ou début novembre lors d'un conseil intergouvernemental en Arabie saoudite, a-t-il dit. Malgré la chute de moitié des prix depuis un an, des pays hors Opep, à commencer par la Russie, ont refusé de réduire leur production de brut. Abdullah al-Badri a indiqué à Londres que, comme l'an dernier, des consultations «techniques» auraient lieu entre Opep et pays non Opep en octobre. Intervenant lors de la même conférence, le directeur général de Royal Dutch Shell, Ben van Beurden, a lui aussi dit prévoir un lent redressement du marché. «J'observe des premiers signes mitigés de redressement des cours pétroliers», a déclaré Ben van Beurden au cours d'une conférence sur le secteur pétrolier à Londres. «Avec un pétrole de schiste américain plus résistant que nous ne le pensions initialement et avec encore beaucoup de pétrole en réserve, il faudra un peu plus de temps pour rééquilibrer la demande et l'offre».