La Chine a proposé au gouvernement algérien des prêts remboursables sur 25 ou 30 ans et son assistance technique pour relancer les projets d'infrastructures en souffrance. Dans une conjoncture de raréfaction des ressources pour le financement de projets structurants, due essentiellement à la baisse des prix du pétrole, l'Algérie se trouve dans l'obligation de chercher d'autres moyens qui remplaceraient les financements publics.Face à cette nouvelle donne, le recours aux financements extérieurs s'offre comme alternative, mais pas de n'importe quel financement. Des experts économiques et des partis politiques ont remis au goût du jour le risque que court l'Algérie si elle se dirige à nouveau vers les institutions financières mondiales, brandissant ainsi le spectre de l'endettement avec ses répercussions économiques et politiques. Etant donné l'expérience vécue avec le FMI durant les années 1990, les hautes autorités du pays doivent réfléchir doublement avant d'agir.C'est donc à ce moment que l'option chinoise s'offre à l'Algérie.En effet, selon une source diplomatique chinoise, l'ancien Empire du milieu a proposé au gouvernement algérien des prêts et une assistance technique pour la prise en charge des projets en cours ou ceux programmés dans le cadre du quinquennat 2015-2019.Pour le moment, le gouvernement algérien n'a ni accepté ni refusé cette option, ajoute notre source. Intérêts communs Cette option est d'autant plus plausible. Des entreprises chinoises présentes en Algérie ont commencé à rapatrier leurs ouvriers étant donné que les chantiers se rétrécissent comme peau de chagrin depuis que le gouvernement a adopté une politique d'austérité. «Le peu d'entreprises chinoises qui resteront en Algérie d'ici quelques mois sont celles spécialisées dans le bâtiment, les chantiers AADL étant maintenus. Sinon, les entreprises activant dans les travaux publics, les hydrocarbures verront leur personnel réduit», révèle notre source. Même si cette option de financement est pour le moment au stade informel, au cas où elle viendrait à se confirmer, le pays de Mao qui a détrôné la France ces deux dernières années en termes d'échanges commerciaux avec l'Algérie, pourrait le faire aussi en termes d'IDE. En proposant à l'Algérie des financements pour parachever ses projets, la puissance économique n'est pas à sa première initiative. En visite à Pékin, le président sénégalais Macky Sall rentrait au pays avec un jackpot de plus de 4,5 milliards de dollars que la China Eximbank avait accepté de mettre sur la table pour financer les huit plus grands projets sénégalais en matière d'infrastructures ferroviaires et routières. Idem pour l'Indonésie, une banque chinoise a accepté de financer une dizaine de projets et les remboursements sont échelonnés sur 30 ans. Une aubaine pour ce pays, lui aussi en plein développement économique. Une banque chinoise pour concurrencer le FMI Agressive au plan économique et commercial, la République populaire de Chine veut le devenir également au niveau des finances. Car frustrée de ne pas être écoutée sur la place financière mondiale, elle qui exige d'une part une réforme des institutions financières mondiales (FMI et BM) nées des accords de Bretton Woods en 1944 et dominées, depuis cette date, par les Occidentaux, et ne trouve d'autre part aucune légitimité à la Banque asiatique de développement (BAD), présidée par des Japonais depuis sa fondation en 1966, le président Xi Jinping avait décidé de créer en octobre 2014 la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) qui compte outre le Brics, l'Arabie saoudite, l'Iran, la Turquie, mais aussi des pays occidentaux à forte économie comme le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et l'Italie, la Suisse et les pays scandinaves.