Il a plu hier et les températures se sont un peu rafraîchies. C'est ce moment-là qu'ont choisi le MPA et l'ANR pour tenir leur «université d'été», alors que TAJ a carrément préféré se montrer à travers un regroupement régional de ses ouailles. Même si le MPA a choisi Souk El Tenine» sur la côte est de Béjaïa» pour son «université d'été», la décontraction ne devait pas être au rendez-vous. Pourtant, le cadre aurait pu s'y prêter. Dans la tradition partisane, ces rendez-vous ont toujours allié la proximité à la bonne franquette au sérieux des thèmes, souvent plus pédagogiques que politiques. Mais ce n'est pas sûr que le chef du MPA ait la tête à l'échange convivial. Ni même à l'action pédagogique d'ailleurs. Politiquement, ce n'est un secret pour personne, le MPA est une coquille vide. Quand bien même on concéderait à son secrétaire général qu'il a réuni «600 militants venus des 48 wilayas du pays», ça ne fait qu'une dizaine par wilaya, ce qui n'est pas vraiment une preuve de bonne santé organique. Mais ça fait longtemps que le chef du MPA ne se fait plus de soucis pour des considérations de troupes, puisqu'il fait «la politique autrement». C'est-à-dire «soutenir» et attendre le retour d'ascenseur… pour lui. Ne pas se faire de soucis pour des considérations de troupes mais en avoir un minimum, tout de même. A qui expliquer par exemple, pour que ce soit audible ailleurs, que le soutien au Président est une question de principe et non d'intérêt ! Et lui en administrer la preuve : «Nous avons soutenu Abdelaziz Bouteflika avant, pendant et après !» Pour qu'il ne subsiste aucun doute là-dessus, il va encore plus loin : non seulement il rassure ses clients sur la constance de son soutien mais il est «favorable à une alliance présidentielle avec le FLN et le RND». Une offre de service qui ne doit pas trop enthousiasmer Saâdani et Ouyahia. Ils ne l'avaient pas admis dans «le club» quand il avait encore les faveurs du Président, ce n'est pas maintenant qu'ils vont s'y mettre. Loin de Souk El Tenine, à Zéralda plus exactement, Belkacem Sahli de l'ANR a réuni ses militants pour leur dire à peu près la même chose que Benyounès. Sauf que pour lui, on le savait déjà. Non pas qu'on attendait autre chose du chef du MPA. La différence est qu'il ne s'est pas encore exprimé depuis son éviction du gouvernement, à la différence de Sahli. Mais ce n'est pas la seule différence. Ce dernier est très jeune et assez intelligent pour savoir qu'il ne peut envisager de carrière politique sans un vrai parti. Et il s'y met, un fil à la patte certes mais le regard sur l'horizon, moins encombrant, moins encombré. A Ouargla, Amar Ghoul, toujours aux affaires lui, malgré les casseroles, complète le trio de l'automne. Comme on ne sait toujours pas ce qu'il pense de la vie, on a écouté son discours sans en attendre quelque chose. Apprécions : «L'Algérie a aujourd'hui besoin de bras qui construisent, d'entraide, de solidarité et de fraternité pour l'édification de ce cher pays.» Si cela n'est pas un programme… ! Il appelle même la prochaine tripartite à la préservation des acquis du pacte social conclu lors de… la précédente tripartite ! C'est encore loin 2019. Et il fait déjà froid, même en automne. Slimane Laouari Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.