Plusieurs lacunes sont constatées dans l'application des derniers dispositifs d'emploi décidés par le gouvernement. L'insertion des jeunes se fait au ralenti compte tenu des dysfonctionnements constatés. Ainsi, le décret régissant le programme de prime d'aide à l'insertion sociale (Pais) n'a toujours pas été promulgué. Le texte en question devrait définir les modalités d'application du nouveau dispositif d'emploi lancé il y a une année. La gestion de ce programme, qui rentre dans le cadre des solutions proposées pour régler la crise du chômage par le social, est confiée à l'Agence de développement sociale (ADS), une agence gérée par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la communauté nationale à l'étranger. La préparation de ce décret a été finalisée et présentée au gouvernement où il est toujours en examen. Mais il se trouve que sa promulgation n'est toujours pas intervenue en dépit du fait que le dispositif est appliqué sur le terrain. Une procédure qui permettra d'éviter des situations d'anarchie et de faux espoirs aux jeunes qui s'y mettent en espérant une permanisation dans les postes où ils sont affectés. Ce qui n'a pas été le cas pour beaucoup d'entre eux alors qu'ils ont occupé ce poste pendant plusieurs années. Ce nouveau dispositif cible, selon le texte réglementaire, les jeunes appartenant aux couches défavorisées, notamment «les jeunes en situation de précarité, ceux exclus du système social, des personnes issues des zones difficiles, pauvres et précaires». Ce programme vient remplacer l'ancien dispositif intitulé Emploi salarié à l'initiative locale (Esil) qui concerne les jeunes ayant un niveau d'instruction moyen et qui les orientent pour travailler dans les administrations locales. Une indemnisation de 2500 DA a été accordée à ces jeunes. Un montant qui sera révisé à 6000 DA après la promulgation du décret exécutif. D'autres avantages seront attribués aux jeunes, toujours après la publication du nouveau texte. Ils peuvent bénéficier de programme de formation professionnelle pour améliorer leurs connaissances et maîtrise ainsi que combler les lacunes qu'ils présentent, ils peuvent aussi être intégrés dans les chantiers des programmes d'emploi, dont Tup Himo ou Blanche Algérie. Une année après le lancement de ce nouveau dispositif, les instances chargées de mettre en application ce dispositif ont réussi le placement de 129 894 jeunes chômeurs pour l'exercice 2008, ce qui représente 93% du quota dégagé estimé à 139 060 postes. Le montant global qui doit être dégagé pour assurer les indemnités des jeunes placés est de 4 428 516 000 00 DA. Le programme 2009 est également prêt, un quota de 143 414 a été décidé, le placement des jeunes est en cours alors que l'engagement financier est de 1 150 897 350 00 DA. Par ailleurs, l'application du deuxième programme d'emploi, à savoir la prime d'insertion des diplômés (PID), connaît aussi de sérieux dysfonctionnements. Contrairement au Pais, le décret de ce dispositif a été promulgué en avril 2008 mais aucun quota n'a été notifié à ce jour, c'est-à-dire plus d'une année après son lancement. L'organisme superviseur de ce dispositif, en l'occurrence l'ADS, explique les raisons de ce blocage par le fait qu'il n'y a eu attribution d'aucun crédit pour ce nouveau dispositif. Le programme en question concerne les diplômés universitaires et des techniciens supérieurs ainsi que ceux issus des instituts nationaux de formation. Il vient pallier le manque qu'allait laisser l'ancien dispositif de contrat de préemploi (CPE) en offrant un nouveau cadre aux jeunes qui étaient placés. Pour ce qui est du bilan, l'ADS estime que «le programme a bien fonctionné dans plusieurs régions du pays, surtout les Hauts plateaux et le Sud». Un quota de 40 243 postes a été réservé aux universitaires dans l'exercice 2008 où 37 092 ont été placés. 21 117 postes ont été accordés aux techniciens supérieurs dont 16 618 ont été placés. D'autres quotas ont été accordés dans le cadre du programme des Hauts Plateaux et du Sud pour l'année en cours. Il est question de placer 12 517 postes au profit des universitaires et 9344 pour les techniciens supérieurs.