Ignorant les recommandations de l'APC d'Alger-Centre concernant le ramassage des déchets ménagers, les habitants, mais surtout les commerçants, ont réappris à abandonner leurs ordures sur la voie publique avant les horaires réglementaires. Conséquence : les fouilleurs de poubelles sont de retour après une brève disparition. La Grande Poste, vendredi, 19h pile. Du sous-sol où se trouve un centre commercial, se dégagent des sonorisations. Une fête de mariage s'organisait en fait dans la cafétéria. Pour laisser la place à une scène de danse, le gérant a vidé son local, un des rares commerces encore en activité dans les lieux. Les couloirs sombres du sous-sol ont été ainsi transformés en un grand débarras. Des tables, des chaises, des portes et d'autres meubles usagés ont été adossés aux murs. Au moment où les invités se laissaient aller sur la piste de danse, plusieurs personnes jouaient au domino dans la loge du gardien du centre. La musique est entendue même de la rue. Elle attirait les passants. Ces derniers marquaient une pause, à la hauteur du centre, avant de continuer leur chemin. Pour ceux qui n'aiment pas les airs de fête, un autre spectacle s'offrait à eux : les fouilleurs de poubelles. A l'entrée de la rue Abdelkrim El Khattabi, toujours au carrefour de la Grande Poste, un monticule de sachets noirs pleins de déchets a été constitué. Au milieu de la poubelle, un jeune homme était en train de chercher dans les sacs. Dans sa fouille, il déballa presque tout sur la voie publique. Les passants se contentaient de regarder la scène en marchant. Les personnes les plus surprises étaient un groupe de touristes égyptiens. Le groupe, qui venait de quitter l'avenue Didouche Mourad en se dirigeant vers la rue Ben M'hidi, était bruyant. Ils étaient une dizaine en tout à discuter à haute voie. Arrivés au point de la décharge, le groupe est devenu subitement silencieux. Ces membres se regardaient entre eux avant de reprendre leur route. L'image du bonhomme qui fouillait indifféremment dans les sacs noirs leur a gâché le plaisir de se promener en ville. Ils donnaient l'impression de ne pas s'y attendre. En principe, les choses sont claires : les habitants aussi bien que les commerçants sont tenus de ne pas déposer leurs déchets solides sur la voie publique avant 20h suivant le communiqué placardé par l'APC dans les halls des immeubles. Sur les trottoirs de la rue Abdelkrim El Khattabi, il est très fréquent de remarquer des sachets en plastique pleins de déchets ménagers sous les arbres ou les panneaux d'affichage qui viennent tout juste d'être installés. Comme il est très fréquent aussi de voir des personnes qui vident les sacs, soit pour les récupérer, soit pour chercher quelque chose à prendre parmi les déchets. La façon dont les ordures sont emballées laisse toutefois penser qu'elles proviennent des magasins qui bordent cette rue. Ainsi, les menaces formulées par l'APC, quant à la fermeture des commerces en cas de dépôt de déchets hors les horaires réglementaires (20h-22 h), n'a plus aucun effet sur les contrevenants. Ils ne tiennent plus compte de cette mesure pourtant d'une importance capitale pour l'image de la ville. C'est aux services communaux que revient la mission de sévir.