Le Centre hospitalo-universitaire, Mohamed Nedir a organisé, mercredi et jeudi dernier, les 4es Journées nationales de la pharmacie hospitalière sous le thème : «La pharmacie hospitalière entre générique, princeps et biotechnologie». Cette rencontre a été marquée par la présence de plusieurs spécialistes venus des quatre coins du pays à leur tête, le chef du service oncologie du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) du CHU Mustapha-pacha, le Pr Kamel Bouzid. A cette occasion, le DG du CHU, le Pr Abbès Ziri, a affirmé que son établissement accorde un intérêt très particulier au développement de la pharmacie hospitalière. Pour illustrer ses propos, il a annoncé qu'un montant budgétaire primitif estimé à 345 milliards de centimes a été alloué pour cette spécialité. «A ce jour, nous avons dépassé largement cette enveloppe, puisque le taux de consommation a atteint les 380 milliards de centimes. Et on prévoit d'atteindre les 445 milliards de centimes du taux de consommation de produits pharmaceutiques d'ici le 31 décembre prochain». En matière de ressources humaines, il a fait savoir que l'ensemble des départements de la pharmacie de l'hôpital sont dotés d'un nombre suffisant de pharmaciens qui sont actuellement au nombre de 24. Ajoutez à cela une dizaine engagée dans le cadre du pré-emploi. Ces chiffres reflètent la dynamique et le taux d'accrédité à tous les services du CHU, notamment à celui de l'oncologie qui prend la part du lion puisqu'elle consomme 60% de cette enveloppe budgétaire, suivi de la rhumatologie-pédiatrie et de la neurologie. Il est à souligner que ce budget concerne aussi une trentaine de malades atteints de pathologie orpheline (rares) qui sont pris en charge, dont le montant réservé est de 300 millions DA/an. Ceci représente 10 millions DA par patient et par an. «Notre objectif est de mettre à la disposition de nos malades des produits pharmaceutiques qui répondent aux normes internationales pour être à leur chevet et, bien sûr, leur assurer une prise en charge efficiente», a-t-il noté. Lors de son intervention, le Pr Kamel Bouzid a plaidé pour la promotion de la pharmacie oncologique et la création d'unités de lutte contre le cancer au niveau de la pharmacie hospitalière. «Il faut créer un budget spécialement pour la prise en charge des cancéreux au niveau de la pharmacie hospitalière. Aujourd'hui, le cancer est devenu une maladie chronique même à des stades non-avancés», a-t-il souligné. A ce sujet, il a mis l'accent sur l'intégration du pharmacien dans la concertation pluridisciplinaire et au sein des réunions du Comité pharmaceutique (RCP). «Tout patient présentant un cancer doit bénéficier d'un traitement au niveau de la TCP quel que soit le stade évolutif de la maladie afin qu'il puisse vivre avec sa pathologie chronique», dira le Pr Bouzid. Selon lui, 50% des cancéreux sont diagnostiqués tôt, c'est pour cela que cette concertation au niveau RCP est primordiale pour établir un programme permanent du patient. «Il est temps qu'il y ait une concertation entre la direction et le coordination en impliquant le pharmacien pour une meilleure prise en charge des cancéreux», a-t-il insisté.