Intervenant lors de la 24e Journée pharmaceutique nationale, le Pr Zitouni a cité, à ce propos, les spécialités de pharmaco-oncologie, pharmacovigilance, pharmaco-économie, et d'autres qui sont déjà développées ailleurs. Explicitant les grandes lignes du plan national cancer (2015-2019) qu'il pilote, il a déploré que le rôle du pharmacien y soit précisément délaissé, au moment où cette pathologie connait une progression exponentielle dans le monde, avec un taux de mortalité de 70% dans les pays sous-développés contre moins de 50% chez les plus avancés. Plaidant également pour la réhabilitation du rôle du pharmacien dans le système national de santé et plus particulièrement s'agissant de la prise en charge du cancer, le Professeur Kamel Bouzid, chef de service du Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) d'Alger, a développé la place de celui-ci dans les réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) en milieu hospitalier. Le pharmacien y intervient notamment pour ses connaissances des nouvelles thérapeutiques, pour y expliquer l'intérêt de celles-ci et également la façon d'obtenir des médicaments, a-t-il précisé à ce sujet. Allant dans le même sens, le Dr Hadjadj Nadji, membre de la Société algérienne de pharmacie et du Conseil de l'ordre des pharmaciens, a déploré que l'Algérie soit quasiment la seule exception mondiale à ne pas consacrer à la pharmacie une faculté à part entière. Ce qui dénote à ses yeux d'une considération amoindrie du rôle de cette spécialité qui intervient à plusieurs niveaux, à savoir, énumère-t-il, la prévention, la thérapie, la recherche clinique, la concertation et la pharmacovigilance. Le président de la Société algérienne de pharmacie, le Pr Farid Benhmadine, a souligné, pour sa part, l'intervention du pharmacien dans ce qui est appelé la pharmaco-économie, à savoir la détermination du choix du traitement à prescrire au malade en tenant compte du rapport qualité-prix, a-t-il explicité. Abordant plus particulièrement le problème de la disponibilité des produits morphiniques prescrits pour atténuer les effets douloureux du cancer, il a déploré qu'à l'heure actuelle, seules deux officines sur Alger en sont approvisionnées à l'échelle nationale. Les patients résidant dans le Sud sont ainsi contraints de se déplacer jusqu'aux hôpitaux les plus proches pour bénéficier de ces produits, dont la relative disponibilité est assurée uniquement au niveau des pharmacies centrales des hôpitaux (PCH), a-t-il poursuivi. «Il faut aussi savoir que la quantité des morphiniques disponible dans les PCH est en deçà des besoins des malades», a observé le spécialiste, plaidant pour l'exploitation du large réseau des pharmacies et d'officines activant sur le territoire national (près de 10 000) afin d'y intégrer les morphiniques dans la palette des médicaments vendus. «Le dossier du cancer ne concerne pas uniquement le ministère de la Santé, mais intéresse également le gouvernement et tous les secteurs», a par ailleurs indiqué le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, en marge de sa rencontre, hier, avec le P-dg des laboratoires Novo Nordisk, soulignant que la mise en œuvre de ce programme a atteint les 45% depuis son lancement en 2015. Le ministre a également insisté sur le développement de l'hospitalisation à domicile lorsqu'il s'agit de chimiothérapie au niveau de tous les établissements hospitaliers relevant du Centre Pierre et Marie Curie d'Alger, d'Oran et de Constantine, pour éviter le déplacement des patients vers l'hôpital et réduire la surpopulation hospitalière, problème qui persiste depuis plusieurs années. Par ailleurs, il a également annoncé l'élaboration d'un fichier national des hémophiles, visant ainsi à améliorer la prise en charge de ces malades et assurer le traitement adéquat pour cette maladie génétique. C. C./APS Encadré Les médicaments anti-diabète produits à Tizi Ouzou exportés à partir de 2016 Le P-DG des laboratoires danois Novo Nordisk, Lars Rebien Sorens, a annoncé, hier, que les médicamentq anti-diabète produits par l'unité de Tizi Ouzou dans le cadre du partenariat entre l'Algérie et le Danemark seront exportés à partir de 2016. Lors de l'audience que le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaflui a accordée, M. Lars a souligné l'importance qu'accordent les laboratoires Novo Nordisk à la coopération avec le groupe Saïdal afin de couvrir les besoins du marché national en insuline et de s'élargir à l'exportation dans l'avenir, annonçant le lancement de l'exportation des médicaments produits dans l'usine de Tizi Ouzou à partir de 2016. A cette occasion il a annoncé la poursuite de la consolidation du partenariat avec le ministère à travers l'élargissement des activités préventives pour aider les malades au dépistage précoce du diabète, garantir le traitement et éviter les complications du diabète (maladies cardio-vasculaires et pied diabétique notamment). De son coté le ministre a annoncé la signature prochaine d'un mémorandum d'entente sur l'élargissement de l'investissement des laboratoires danois en Algérie. S'agissant du partenariat avec le ministère de la Santé, il convient de citer le projet d'une clinique mobile qui a sillonné depuis son lancement en 2010 plusieurs wilayas du pays. Le deuxième projet consiste en le suivi électronique des dossiers des diabétiques. Le projet a touché 23 établissements sanitaires dans 20 wilayas du pays ainsi que l'élargissement du partenariat à la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles, dont l'hémophilie et l'accompagnement des programmes nationaux de santé.