Malgré l'excellente opération réalisée par son équipe sur le terrain de l'USMA en finale aller de la Ligue des champions africaine (1-2), l'entraîneur du TP Mazembe Patrice Carteron ne crie pas encore victoire. «Mon rôle d'entraîneur m'interdit de penser que les carottes sont d'ores et déjà cuites pour le match retour à Lubumbashi. Il se passe tellement de choses bizarres dans le football où tous les scénarios sont possibles.» C'est en ces termes-là que le coach français des Corbeaux a tenté d'atténuer la portée de la grande performance réalisée samedi par ses joueurs à Bologhine. Rationnel, l'ex-sélectionneur du Mali a refusé d'enterrer l'USMA pour la manche retour en rappelant les bons résultats obtenus par son adversaire hors de ses bases durant cette édition de la LDC. «L'USMA peut faire le match de sa vie la semaine prochaine sur notre terrain surtout lorsqu'on sait que cette équipe est aussi dangereuse à l'extérieur qu'à domicile. Donc, la pire des choses serait de penser que nous avons déjà la main sur le trophée», nous a-t-il déclaré à la fin du match. Mais loin de jouer les faux modestes, l'ancien joueur de l'AS Saint-Etienne a reconnu tout de même qu'il serait difficile aux Usmistes de chiper le trophée au nez et à la barbe de ses poulains qui ont fait preuve d'une certaine solidité cette année dans leur chaudron de Lubumbashi. «Quand vous gagnez par deux buts à un en finale aller de la Ligue des champions sur le terrain de votre adversaire, cela veut dire qu'il faudra perdre 2 buts à 0 chez soi pour laisser filer le trophée, chose qui paraît certes difficile à Lubumbashi.» Par ailleurs, Patrice Carteron a estimé au cours de son analyse du match que son équipe a joué sur les faiblesses de l'USMA pour faire la différence. «Depuis la suspension de Belaïli, j'ai noté un grand changement dans le style de jeu de l'USMA qui est devenu beaucoup plus défensif. Je l'ai remarqué déjà lors des demi-finales face à Al Hilal où ses joueurs étaient regroupés en défense en procédant parfois par des contres. On savait alors que dès que cette équipe se livre un peu, elle devient sujette à des contres. C'est pourquoi il fallait marquer en premier pour pousser les Usmistes à sortir de leur moitié de terrain afin d'exploiter leurs faiblesses, ce qui est arrivé exactement dans ce match après l'ouverture du score fabuleuse de Kalaba.» Notre interlocuteur a confessé toutefois avoir douté après l'expulsion de son meneur de jeu juste avant la pause. «J'avoue que j'étais très inquiet après l'expulsion de Kalaba parce que c'était l'occasion propice pour l'USMA de revenir dans le match. Mais en dépit de cette infériorité numérique, mes joueurs ont fait preuve d'un mental d'acier. Grâce à notre énorme potentiel offensif, nous avons su exploiter les pertes de balles de notre adversaire pour l'empêcher de reprendre confiance.» Enfin, le premier responsable technique du TP Mazembe ne pense pas que la suspension de l'excellent Kabala pour le match retour sera préjudiciable à son équipe. «Nous avons des joueurs capables de le remplacer à l'image de Roger Assalé et Salomon Asanté qui s'expriment mieux et sont plus efficaces lorsqu'il s'agit d'évoluer à domicile.» Il n'a pas aimé l'attitude du public usmiste Invité à donner son avis sur l'ambiance qui a régné samedi à Bologhine, l'entraîneur du TP Mazembe n'a pas manqué de critiquer l'attitude du public usmiste qui, selon lui, a beaucoup porté préjudice à ses favoris. «Je trouve dommageable l'attitude du public de l'USMA qui, au lieu de soutenir son équipe au moment de la réduction du score, a préféré bombarder le terrain de projectiles. Je ne voyais pas comment les joueurs de l'USMA pouvaient reprendre confiance avec cette réaction violente de la part de leurs supporters. Nous avons connu le même scénario lors des huitièmes de finale à domicile face au Stade Malien lorsque nous étions menés par deux buts à zéro, mais au lieu de s'en prendre violemment aux joueurs, notre public a poussé d'une manière incroyable, ce qui a permis à notre équipe de revenir à 2 buts partout et arracher miraculeusement la qualification dans la phase des poules.»