Les prix des véhicules neufs ont connu, depuis quelques mois déjà, une hausse vacillant entre 100 000, 150 000 jusqu'à 200 000 DA sur certains modèles. Beaucoup de citoyens qui étaient sur le point d'entamer les procédures d'achat d'un véhicule neuf auprès d'un concessionnaire automobile se sont rétractés au dernier moment en apprenant les nouveaux tarifs, préférant, pour la plus grande majorité, patienter jusqu'à l'année prochaine en attendant de voir plus claire. D'autres ont préféré s'orienter vers le marché de l'automobile et «guetter» tel un guépard une bonne occasion qui se présente. Sauf que le marché de l'occasion a, lui aussi, connu une hausse que personne n'arrive à expliquer. Des automobilistes ont cédé leur véhicule à 1 000 000 DA (100 millions de centimes) alors qu'ils l'ont acquit pour la somme de 850 000 DA (85 millions de centimes) et parcouru plus de 25 000 km. Mais concentrons-nous sur les raisons qui ont poussé les concessionnaires automobiles à augmenter les prix des véhicules alors que, par le passé, ce sont des augmentations l'ordre de 10 000 à 15 000 DA qui étaient pratiquées chaque année ? Pour illustrer avec des exemples, le prix de la citadine, Hyundai I10, varie entre 1 159 000 DA et 1 269 000 DA pour la version riche en équipements. Ce véhicule ne dépassait pas le million de dinars lors de son introduction sur notre marché. L'Accent Last édition est facturée à 1 259 000 DA alors que le modèle doté de peinture métallisé se vend à 1 279 000 DA. Le tarif de la berline I40 varie entre 2 684 000 DA jusqu'à… 3 169 000 DA. Hyundai n'est pas le seul concessionnaire automobile à avoir opéré des hausses sur ses modèles. Le prix de la Toyota Yaris berline varie entre 1 830 000 DA pour la version Style et 1 989 000 DA pour la version Lounge dotée d'un moteur VCT. Chez VW, le tarif de la Golf a atteint 2 759 000 DA alors que celui de la Jetta varie entre 2 520 000 DA et 2 870 000 DA. Le SUV Tiguan est, quant à lui, au prix de 5 699 000 DA. 2016 sera une année encore plus rude Pour Hamid Abbassene, directeur de rédaction du site Auto-utilitaire.com, les augmentations de prix des véhicules chez les concessionnaires automobile est justifiée. D'abord, à cause de la fluctuation de la monnaie nationale, le dinar par rapport au dollar US mais aussi par rapport à l'euro. «La grande majorité des concessionnaires importe par la monnaie américaine, le dollar, depuis le continent asiatique. Et comme notre monnaie nationale ne cesse de dégringoler face au dollar, alors c'est tout à fait normal que les concessionnaires augmentent les prix des véhicules qu'ils achètent plus cher qu'auparavant.» L'autre facteur, selon notre interlocuteur, n'est autre que les pertes engrangées par les concessionnaires automobiles suite aux blocages des importations de véhicules : «Des milliers de véhicules de différentes marques automobiles sont restés bloqués pendant des mois. Ces mêmes concessionnaires étaient dans l'obligation de payer des taxes et d'autres charges afin de pouvoir maintenir leur marchandise au niveau de ces entrepôts et espérer les évacuer vers leurs propres show room. Ce sont des pertes énormes en monnaie nationale que les concessionnaires ont dû supporter», poursuit notre vis-à-vis. Le troisième facteur, et non des moindres, réside dans cette nouvelle augmentation de la fameuse TVN, la taxe sur les véhicules neufs. Elle est passée à 80 000 DA pour les véhicules avec une cylindrée n'excédant pas 800 cm3, 110 000 DA pour la cylindrée supérieure à 800 cm3 et inférieure ou égale à 1500 cm3. La TVN a été fixée à 120 000 DA pour les cylindrées supérieure à 1500 cm3 et inférieure ou égale à 2000 cm3 et à 140 000 DA pour celles se situant entre 2000 cm3 et inférieure ou égale à 2500 cm3. Pour la cylindrée supérieure à 2500 cm3, elle est de l'ordre de 250 000 DA. Pour les véhicules diesel, 120 000 DA pour la cylindrée jusqu'à 1500 cm3, 160 000 DA pour celle supérieure à 1500 cm3 et inférieure ou égale à 2000 cm3, 180 000 DA pour la cylindrée supérieure à 2000 cm3 et inférieure ou égale à 2500 cm3 et enfin 400 000 DA pour la cylindrée supérieure à 2500 cm3. Interrogé sur un probable retour à la normale en ce qui concerne les tarifs des véhicules, Hamid Abbassene exclut toute réduction des tarifs pour les mois voire même les années à venir : «Les prix ne vont pas baisser. Avec l'introduction du système des quotas, les prix actuels seront maintenus, voire même qu'ils vont augmenter d'avantage», préconise-t-il. Cette version est partagée par un spécialiste du marché de l'automobile qui préfère garder l'anonymat. Pour notre interlocuteur, la fluctuation du dinar a été catastrophique aussi bien pour le marché de l'automobile que les autres secteurs d'activités. «Le dollar US qui s'échangeait à 87 DA à fin 2014 est actuellement autour de 105 DA», dira-t-il. Pour notre vis-à-vis, les constructeurs automobiles n'ont pas effectué les deux hausses qu'ils avaient l'habitude d'effectuer annuellement. «Les constructeurs ont gelé les hausses prévues en 2014 et début 2015, prévoyant une stabilité du marché. Celui-ci subissait, depuis fin 2013, une chute vertigineuse. Cela n'a pas été le cas. Avec les nouvelles règles instaurées par les pouvoirs publics pour l'homologation et l'introduction de véhicules, ils n'ont d'autre choix que d'essayer de se maintenir sur le marché», dira-t-il. Pour lui, le grand perdant dans cette situation n'est autre que le réseau qui est en train de disparaître. «Beaucoup d'agents agréés ont déposé leur bilan, principalement ceux qui louaient auprès d'un particulier.»