Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a considéré hier «d'escalade dangereuse» la visite du roi du Maroc, Mohammed VI, aux territoires occupés du Sahara occidental, territoire sujet d'un processus de décolonisation inachevé relevant de la responsabilité de l'ONU en attente de sa décolonisation par le biais d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Le Front Polisario et le gouvernement de la Rasd ont, dans une déclaration rendue publique par le ministère de l'Information, dénoncé les propos du discours du roi du Maroc, Mohammed VI, à El Ayoun occupée, exprimant leur rejet du langage des «menaces, d'intimidation et d'intransigeance» contenus dans ce discours. En réaction à cette manœuvre marocaine, le Front Polisario a réitéré sa condamnation de la visite du roi du Maroc aux territoires occupés du Sahara occidental, considérant cette visite d'«escalade dangereuse» et tout ce qui l'a précédé et accompagné comme état de siège, répression, menaces, arrestations et provocations physiques, psychologiques et harcèlement contre les civils sahraouis sans défense. Rappelant le statut juridique du Sahara occidental, qui demeure parmi les territoires non autonomes et peuples coloniaux, en attente de l'exercice du droit à l'autodétermination et à l'indépendance, le gouvernement sahraoui a exhorté l'ONU à assumer ses responsabilités et exercer les pressions nécessaires contre le Royaume du Maroc, afin de parachever la décolonisation du Sahara occidental et permettre au peuple sahraoui de s'exprimer librement sur son avenir. Le gouvernement sahraoui a, en outre, appelé à l'application des exigences du droit international et du droit international humanitaire, pour mettre fin au pillage illicite par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental, assurer une protection pour les Sahraouis de l'oppression marocaine à travers l'élargissement des prérogatives de la Minurso à la protection et suivi de la situation des droits de l'Homme et à l'accélération de la libération des prisonniers politiques sahraouis, à leur tête le groupe de Gdeim Izik. Le Front Polisario et le gouvernement sahraoui ont également mis en garde contre ces menaces et ses conséquences sur la stabilité dans la région, en raison de la politique d'expansion, d'agression et du trafic de drogue mené par la politique d'occupation marocaine dans la région. Le gouvernement sahraoui a, à la même occasion, réitéré l'engagement de la partie sahraouie à coopérer positivement avec le secrétaire général de l'ONU et son soutien aux efforts de son Envoyé personnel, Christopher Ross, pour parachever la décolonisation de la dernière colonie en Afrique. «Le gouvernement sahraoui a réitéré la détermination du peuple sahraoui, aujourd'hui plus que jamais, de poursuivre sa résistance sous la direction de son représentant unique et légitime, le Front Polisario pour le recouvrement des droits légitimes à la liberté et à l'indépendance», a conclu la déclaration du ministère sahraoui de l'Information.