Ahmed Madi, président du Syndicat national des éditeurs du livre (Snel) a fustigé, hier, la gestion du cahier des charges concernant le manuel scolaire de première année par l'Office national des publications scolaires. Le président du Snel a, dans un communiqué, accusé ouvertement l'ONPS d'avoir reconduit certains contrats avec des éditeurs plusieurs années de suite. Il a révélé que «ce cahier des charges dénote d'une volonté délibérée de reconduction pure et simple de contrats déjà signés en 2003 avec certains éditeurs pour une durée de trois années. «Ahmed Madi a dénoncé sur sa lancée que ces mêmes éditeurs approvisionnent l'ONPS, sans interruption et de manière illégale et ce depuis 2003. De fait, il a exigé que la lumière soit faite et que la transparence règne sur les procédures de mise en place et de gestion des cahiers de charges, notamment sur les plans financier, réglementaire, culturel et humain. Le premier responsable du Snel a réagi également par rapport au mot «Livre» qui, selon lui, n'est pas du tout usité dans le cahier des charges lancé par l'ONPS. Il a indiqué à ce propos «qu'il s'agit pour les rédacteurs d'une commande de ‘'matériels'' et ‘'d'outils'', ce qui dénote d'une vision mécaniste de l'enseignement». Il a ajouté, par ailleurs, que cette vision ne respecte ni la définition universelle du mot livre, encore moins la loi d'orientation scolaire datant de 2008. Plus de poids au cartable Ahmed Madi est revenu par ailleurs sur la définition de l'objet du cahier des charges qui, selon lui, n'est même pas indiqué. Il a noté à ce sujet que «le lecteur est renvoyé à un guide de procédures datant du 3 avril 2014 et à un décret n°10.236 du 7 octobre 2010. Les rédacteurs ne jugent pas utile de préciser le contenu du guide et du décret. Seuls les initiés peuvent avoir accès à ces informations». Il s'est arrêté sur la qualité de l'éditeur et de l'imprimeur exigé dans le cahier des charges. Il a en plus signalé que dans ce cahier, les quantités et besoins en matériels et outils ne sont pas mentionnés. M. Madi a fait état ensuite du «nombre de pages de l'outil didactique qui est approximativement entre 148 et 176 pages. En plus de la couverture exigée de 300 g pelliculés alors qu'elle était de 205 g, le format du matériel ou outil didactique qui était de 20/28 passe à 21/29,7 pour donner plus de poids au cartable». Il a souligné aussi la nécessité de la formation d'une commission pédagogique et la composition de ses membres. Pour lui, les éditeurs non initiés n'ont pas les mêmes moyens que les rompus au métier du livre ! 15% de rémunération de plus Outre les erreurs de rédaction et de précision, Ahmed Madi interpelle l'ONPS sur la lettre remise aux soumissionnaires le 5 novembre dernier. Il a précisé que ce courrier a été envoyé dans le but d'informer les éditeurs des nouvelles missions de l'ONPS. En plus de l'édition et de l'impression, l'Office a intégré un nouveau volet, la distribution. Dans ce contexte, il s'est interrogé «si l'édition et l'impression sont dévolues à des éditeurs privés, qu'en est-il de la conception de ces outils (ouvrages) ?». Le président du Snel a déploré que l'ONPS ne déclare pas que cette nouvelle mission va rapporter en plus 15% !