Incroyable comme un match de football peut changer du tout au tout. Nous ne savons pas ce que le deuxième match entre Algériens et Tanzaniens va donner comme résultat mardi, mais une chose est sûre, si les Verts s'en sortent à leur avantage, ils devront se dire qu'ils sont revenus de loin et qu'ils ont frôlé l'élimination dès la manche aller de Dar Essalam. Depuis que l'équipe nationale s'est installée au sommet du football africain, elle a, très souvent, confirmé son statut en développant un jeu où elle n'a laissé que quelques parcelles d'illusion à ses adversaires, surtout ceux qui occupent une place très modeste dans le classement Fifa. Un adversaire comme la Tanzanie par exemple. Quand le tirage au sort du tour préliminaire qualificatif au Mondial 2018 a eu lieu et qu'on a su que ce serait cette Tanzanie là qui allait affronter l'équipe d'Algérie, on s'était dit que c'était tout bon pour cette dernière. On avait simplement négligé le fait qu'une équipe peut subir des aléas du genre blessure de certains joueurs clés qui peut changer toute la donne. C'est ce qui s'est passé avec cette équipe d'Algérie privée des services de trois attaquants que sont Feghouli, Brahimi et Soudani et dont on s'est demandé au fil du match d'hier si elle avait les capacités d'inscrire au moins un but. On s'est surtout demandé à mesure que les minutes filaient si elle ne se dirigeait pas vers une cruelle désillusion qui lui aurait définitivement fermé les portes du Mondial de Russie. Effectivement, dans ce match, si les Tanzaniens avaient pu atteindre la pause avec une avance au score de trois buts nul n'aurait trouvé à redire tant ils avaient dominé leurs adversaires, se procurant, au passage, d'innombrables occasions. Et pas des occasions du genre tir de loin. Non, des occasions franches lesquelles, sans un excès de précipitation de la part des Tanzaniens, auraient dû être converties en but. De la précipitation mais aussi… Rais Mbolhi, le gardien algérien qui s'est interposé avec brio sur quelques actions des plus dangereuses. Pendant toute la première mi-temps, les Verts ont évolué comme s'ils avaient des boulets à leurs pieds, battus dans presque tous les duels et manquant de vigilance en défense. Comme sur l'action de la 43' où sur un centre tendu de Kapombe, Maguri s'est retrouvé seul face à Mbolhi pour placer une tête victorieuse. La situation du onze d'Algérie devait se compliquer à la 67' sur un contre de Samatta qui s'avança sans aucune opposition avant de prendre en défaut le gardien adverse. A ce moment-là du match, les Tanzaniens menaient 2 à 0 et semblaient se diriger vers la sensation de ce tour préliminaire, d'autant qu'ils ratèrent un troisième but tout fait par Samatta peu de temps après. Mais voilà, sous l'effet des changements (Belfodil par Bentaleb et Taider par Belkaroui pour libérer Zeffane de son rôle défensif), le jeu des Algériens prit une autre tournure vers la fin du match. Si bien qu'ils parvinrent à réduire la marque à la 72' par Slimani qui hérita, en la circonstance, d'un bon ballon de Mesloub puis à égaliser à la 75' par le même Slimani qui s'en alla dribbler le gardien tanzanien avant de marquer dans les bois vides suite à une ouverture de Mahrez. Un incroyable scénario pour les Verts complètement hors du coup à la mi-temps et qui en trois minutes sont revenus de l'enfer. Avec ce match nul, leurs chances de qualification sont préservées mais il leur faudra se méfier de ces Tanzaniens qui ont démontré qu'ils avaient du cœur.