L'ex-patron du contre-espionnage français (Direction de la surveillance du territoire), Yves Bonnet, a, dans une déclaration faite au Temps d'Algérie, hier, fustigé les politiques français qui, d'après lui, «jouent avec le feu». Cet ancien préfet et auteur de plusieurs ouvrages sur le contre-espionnage explique que «les professionnels français sont à la hauteur de leurs responsabilités», mais que «les politiques jouent avec le feu en abordant un domaine de la subversion et de la violence qu'ils ne maîtrisent pas». Yves Bonnet, qui est membre de la commission parlementaire nationale française de réforme des services de renseignements, évoque la rupture des relations diplomatiques entre la France et la Syrie. Cette rupture diplomatique décidée par le président français, François Hollande, empêche la coopération entre les services de renseignements des deux pays. Pourtant, la France compterait 500 extrémistes dans les rangs de Daech et de «Djabhat El Nosra», filière syrienne d'Al Qaïda, d'après les autorités françaises. Tout en affirmant que les attentats terroristes de Paris étaient «prévus», Yves Bonnet demande le «changement de cap» et de «collaborer avec les services de renseignements syriens». Il demande également à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d'«engager une véritable coopération avec les Syriens et les Russes pour combattre Daech avec une meilleure efficacité. Il dira, pour ce qui est de l'armement des «rebelles syriens» par la France, qu'il est toujours aléatoire sinon dangereux d'«armer» des combattants dont on ne sait pas grand-chose.