A défaut de constituer un partenariat gagnant-gagnant, le pacte signé entre la SNVI et Mercedes-Benz semble profiter à la seconde au détriment de la première. La représentation syndicale de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) se plaint du manque du plan de charge dû au rétrécissement des commandes de certaines entreprises publiques dont l'Etusa. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, des formations politiques telles que le PST se sont jointes aux inquiétudes des travailleurs de la SNVI, en y ajoutant une dose de politique. «Le PST s'interroge, avec les travailleurs de la SNVI, sur les raisons du blocage (de la marchandise au niveau des Douanes qui a duré 18 mois) alors même que l'usine Mercedes voisine continuait de fonctionner sans problème. Quelles sont par ailleurs les raisons de la suspension par l'Etusa des achats de bus fabriqués par la SNVI ? s'interroge encore le PST. Cette question et d'autres relatives au fonctionnement de l'entreprise feront d'ailleurs l'objet d'une réunion demain entre le PDG de la SNVI, apprend-on de source syndicale. Contacté par nos soins, la direction de la société n'a pas répondu à notre appel téléphonique. Avant la signature du pacte de partenariat avec les Allemands et les Emiratis, la SNVI avait un carnet de commandes plein, réparties entre celles de l'Etusa qui avait repris ses activités de transport universitaire à Alger, celles du ministère de la Défense nationale et d'autres commandes venues de pays africains. En 2010, les travailleurs de la SNVI ont organisé de journées de grève qui n'ont pas tardé à faire tache d'huile dans d'autres sociétés situées au niveau de la zone industrielle de Rouiba. Un tel mouvement n'est pas souhaité par les pouvoirs publics, surtout dans un contexte de fragilité socioéconomique.Dans le cadre de la mise en œuvre de protocoles d'accords algéro-émiratis-allemands pour le développement de l'industrie mécanique nationale, trois sociétés à capitaux mixtes avaient été créées en juillet 2012, avec un capital de 103 millions d'euros, détenu à 51% par la partie algérienne à travers la SNVI (34%) et le MDN (17%), et à 49% par l'émirati Aabar tandis que l'allemand Daimler/Mercedes-Benz en est le partenaire technologique.Il s'agit de la Société algérienne de production de poids lourds de marque Mercedes-Benz/SPA Rouiba, de celle de fabrication de véhicules de marque Mercedes - Benz / SPA/ Tiaret et de celle de fabrication de moteurs de marque allemande (Mercedes-Benz, Deutz et MTU) SPA/Oued Hamimine (Constantine). L'usine de Rouiba, dont la production sera destinée à satisfaire les besoins du marché national, dont notamment les institutions militaires, les entreprises publiques ainsi que le secteur privé, devra atteindre en 2018 et 2019, selon une fiche technique de la société, quelque 15 000 camions, cars et bus par an.Inaugurée en octobre 2014, la capacité productive annuelle de l'usine d'Aïn Bouchekif (Tiaret) est de 6000 véhicules de type «Sprinter» destinés à différents usages, et de 2000 autres véhicules 4X4 «classe C» tout-terrains de la catégorie G destinés aux fins militaires et paramilitaires. Quant à l'usine de Constantine (Oued Hamimine), elle devrait atteindre une capacité annuelle de production de 25 000 moteurs de cars.