Malgré la baisse sensible des importations de véhicules neufs durant l'année 2015, la facture demeure élevée. Elle est de l'ordre de 2,86 milliards de dollars (mds usd). Le bilan du Cnis, rendu public hier, a confirmé que le marché de l'automobile est désormais en situation de crise par rapport aux années précédentes. Sur les dix premiers mois de l'année 2015, la facture a reculé à 2,85 mds usd contre 4,4 mds usd à la même période de 2014. La baisse est de l'ordre de 35,3%. Le nombre des véhicules importés a connu une baisse s'établissant à 240 901 unités contre 339 771, soit une diminution de 29,1%. Le bilan, qui concerne 45 concessionnaires exerçant sur le marché national, indique que les ventes de la plupart des marques automobiles ont enregistré une tendance baissière. Mais la crise a touché particulièrement les marques européennes, notamment françaises et allemandes, qui ont connu une baisse en valeur et en nombre. Cependant, les importations des véhicules utilitaires ont enregistré des hausses entre les deux périodes de comparaison. Cette baisse des importations était attendue du fait, entre autres, des décisions prises par le gouvernement pour assainir le marché de l'automobile. D'autres facteurs ont également contribué à la chute du marché, notamment la faiblesse du pouvoir d'achat des consommateurs, l'épargne pour l'achat de logements AADL et LPP et les fluctuations de la monnaie nationale. Les consommateurs se rabattent désormais sur le marché d'occasion, étant donné la cherté des bagnoles chez les concessionnaires. L'année 2016 s'annonce encore plus difficile pour les concessionnaires. Le gouvernement compte mettre en place le système de licences d'importation pour les véhicules. La mise en application de ce système va réduire les volumes des importations et le transfert illicite de devises. Car les licences visent à plafonner les importations, étant donné que des concessionnaires en importent largement plus que les besoins exprimés par le marché national. L'avenir du marché de l'automobile est désormais lié au développement de l'industrie du montage en Algérie. Cette activité naissante bénéficie du soutien des pouvoirs publics et génère plus de richesses au pays.