Le wali de Tizi Ouzou, Brahim Merad, est revenu sur le sempiternel problème des oppositions qui freinent la réalisation de nombreux projets structurants, particulièrement le raccordement de certaines localités au gaz de ville et en eau potable. Lors de sa dernière visite dans la daïra de Tizi Rached, le premier magistrat de la wilaya a évoqué à nouveau la question des oppositions des citoyens pour la réalisation de certains projets, notamment ceux concernant le raccordement au réseau du gaz de ville. Pour le chef de l'exécutif qui effectue ces derniers jours des visites quasi quotidiennes au niveau des daïras et communes de la wilaya, il faut mettre fin à ce qu'il qualifie d'oppositions «injustifiées», surtout que l'Etat, ajoute-t-il, est avant tout du côté du citoyen. «Il faut en finir avec les oppositions injustifiées d'autant que dans la plupart des cas, le foncier appartient à l'Etat dans le cadre de ce qui est appelé el mechmel. Ce type de terrain n'est pas une propriété privée et l'Etat a le droit de se l'approprier pour réaliser des projets d'utilité publique. On doit mettre fin à ces récurrentes oppositions qui sont derrière le blocage de nombreux projets au niveau de la wilaya par l'expropriation, sans pour autant léser les citoyens puisque l'Etat va les indemniser selon la loi», a déclaré, en marge de la réunion tenue au siège de la maison de jeunes de Tizi Rached avec les représentants de la société civile et les autorités locales. Un discours que Brahim Merad avait déjà tenu lors de sa visite dans la daïra de Aïn El Hammam, à la fin du mois d'octobre dernier où il a déclaré, lors d'une rencontre avec les élus, les représentants des comités de village et des associations de cette localité, qu'il était «inadmissible que des projets d'utilité publique inscrits par l'Etat en réponse aux préoccupations des citoyens et dans le but d'améliorer leur cadre de vie, soient bloqués par des propriétaires terriens. Tous les projets en souffrance pour cause d'opposition seront repris et menés à bout jusqu'à leur réception». Pour débloquer la situation et afin de permettre aux projets bloqués de voir le jour, le wali, qui n'a pas révélé la nature des mesures à prendre, a dit privilégier le dialogue avec les concernés, mais n'écarte pas le recours à la force publique si les opposants persistent dans leur position. Cette mise en garde du wali est venue à point nommé, estiment de nombreux citoyens, notamment ceux des localités isolées de la wilaya qui n'ont pas encore bénéficié du raccordement au réseau de gaz de ville, à cause du sempiternel problème des oppositions. Un problème dont souffrent de nombreuses localités de la wilaya, depuis plusieurs années sans pour autant voir les pouvoirs publics bouger le petit doigt. «Ce qui est surtout anormal, c'est de voir des citoyens s'opposer au passage d'une conduite d'eau potable ou de gaz naturel dans leurs champs alors qu'entre-temps ils disent pourquoi l'Etat n'a pas raccordé mon village au réseau de gaz», se désole un citoyen de la commune de Tizi Rached, qui a attendu plus de deux ans pour voir ces travaux enfin terminés à cause de l'opposition de ses «propres» voisins. Il faut reconnaître aussi qu'en raison de ses reliefs montagneux, la wilaya de Tizi Ouzou souffre énormément du manque de foncier pour la réalisation de projets d'utilité publique, obligeant de nombreuses communes, pourtant riches sur le plan financier, à annuler les projets de réalisation de logements, d'écoles et de centres de santé, en raison de l'absence d'assiettes foncières.