Le mouvement de protestation observé hier par les travailleurs de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) a paralysé la capitale. Les protestataires, en conflit depuis plusieurs mois avec l'administration de l'entreprise, réclament le départ du directeur général, suspendu de ses fonctions depuis le 28 octobre. «Nous demandons un nouveau directeur qui respecte les lois», a proclamé l'ex-président du comité de participation (CP), Djamel Aït Madjene, contacté hier par nos soins. Tirant à boulets rouges sur le directeur général, suspendu par le ministère des Transports, notre interlocuteur lui reproche le fait d'être à l'origine des problèmes que vivent des milliers de fonctionnaires. «On n'accepte plus la hogra et les suspensions arbitraires dont il était l'auteur», dénonce, Ait Medjane, suspendu, avec 23 de ses collègues, depuis le 23 mai par l'ex-DG. S'exprimant sur les raisons de sa suspension, le gréviste relate : «J'ai demandé, dans le cadre de mes prérogatives, les bilans des œuvres sociales et un rapport de l'expert comptable», dira-t-il. Et de poursuivre : «Il a refusé décidant de ma suspension et de celle de mes collègues.» Cette action de protestation se voulait, également, selon nos interlocuteurs, un acte de soutien et de solidarité avec les 24 travailleurs suspendus. «Nous avons protesté pour apporter notre soutien à nos collègues», a lancé un receveur de bus, rencontré à l'entrée du dépôt de l'entreprise, sis à la rue Hassiba Benbouali. Les 24 travailleurs suspendus ont occupé les lieux et ont entamé une grève de la faim depuis la semaine dernière. «La grève de la faim se veut un moyen pour attirer l'attention des autorités concernées», a déclaré l'un des grévistes, tout en s'interrogeant sur leur sort. Les concernés, qui devaient normalement reprendre leur travail suite à la décision de la justice portant sur leur réintégration, se disent surpris par le comportement de la directrice par intérim qui refuse d'appliquer la décision. La directrice des ressources humaines, qui remplace l'ex-directeur général depuis deux mois, s'est refusée à toute déclaration au sujet de la protestation arguant qu'elle était en réunion au niveau de la direction générale de l'entreprise. Les citoyens sont les seuls perdants. Même avec le service minimum assuré par la direction de l'Etusa, comme de coutume, en recourant à des bus privés, les usagers sont désemparés.