Stockage des produits agricoles au niveau des chambres froides pour faire pression sur le marché (Belaïb). Des propriétaires de chambres froides procédaient au stockage de produits agricoles de large consommation pour faire pression sur le marché et maintenir les prix élevés. C'est ce qu'a révélé jeudi le ministre du Commerce à l'Assemblée populaire nationale, en répondant à une question orale sur les fluctuations des prix des fruits et légumes et les mesures prises pour contrer la spéculation. Selon Bakhti Belaïb, «certains propriétaires de chambres froides procèdent au stockage pour alimenter la spéculation». Et d'ajouter que «la spéculation sur le marché se fait au niveau de ces structures. Nous avons constaté qu'il y avait beaucoup de produits qui sont stockés pour faire pression sur le marché et maintenir les prix élevés». Le ministère du Commerce qui a mené une enquête a constaté que des chambres froides avaient retardé la mise en vente de la pomme de terre sur le marché durant la période octobre/novembre 2014 pour faire grimper les prix. La pomme de terre a été cédée en cette période à 120 DA/kg contre une moyenne habituelle de moins de 50 DA. «Le contrôle des chambres froides est désormais un impératif», a reconnu le ministre du Commerce. Ainsi, des cellules de veille au niveau central, régional et de wilaya seront chargées du suivi quotidien du développement du marché et de l'intensification du contrôle des chambres froides et des marchés de gros et de détail des fruits et légumes. Plus de 2260 chambres froides ont été déjà inspectées dans le cadre de cette opération en vue de contrôler le stockage des produits agricoles notamment la pomme de terre. Les interventions menées ont donné lieu de relever 300 infractions. Ces mesures ont contribué à «stabiliser plus ou moins les prix des fruits et légumes cette année par rapport aux années écoulées». 51 milliards DA de transactions sans facturation Par ailleurs, le ministre du Commerce a fait état d'un montant de 51 milliards DA de transactions sans factures durant les dix premiers mois de l'année 2015. Depuis le début de l'année, 648 000 interventions ont été menées par les services de contrôle en matière de contrôle des pratiques commerciales, qui ont conduit à la constatation de 130 000 infractions, a indiqué Bakhti Belaïb. 120 000 procès-verbaux ont été prononcés à l'encontre des contrevenants et à la proposition de fermeture de plus de 10 000 locaux commerciaux. Les services du ministère du Commerce avaient décelé, entre 2010 et 2014, des transactions commerciales non facturées pour une valeur de 206,5 milliards DA, soit une moyenne annuelle de 51,6 milliards de DA. Ce phénomène affecte plusieurs branches d'activités notamment celles des services, de l'industrie de transformation, de l'agriculture, du commerce extérieur et de la distribution.