Lentement et insidieusement, les prix du baril du pétrole continuent leur tendance baissière. Ces derniers jours, dans les principales Bourses mondiales, l'or noir a baissé en dessous de 40 dollars. L'Algérie, dont le gouvernement ressort toujours son argument commode et en vogue consistant à «contextualiser» la baisse des prix, a du mouron à se faire. Le moyen prix du baril de brut de référence algérien, le Sahara Blend, a reculé à ses plus bas niveaux en novembre pour s'établir à 45,30 dollars perdant plus de 4 dollars. Selon l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son rapport mensuel publié jeudi, le prix moyen du baril de Sahara Blend est passé ainsi de 49,51 dollars le baril en octobre à 45,30 dollars le baril en novembre, soit une baisse de 4,21 dollars dans l'intervalle d'un mois. Cette baisse intervient dans un contexte de chute globale des cours enregistrée le mois dernier, le baril ayant reculé de 10% atteignant ses plus bas niveaux depuis sept ans sur fond d'abondance de l'offre mondiale et un ralentissement de la demande. Cette nouvelle baisse est également enregistrée dans une conjoncture un peu particulière. En effet, pour la première fois depuis des décennies, aucun accord sur le plafond de production n'a été dégagé à l'issue de la réunion ministérielle de l'Opep la semaine passée. Cet état de fait reflète les divergences qui opposent les pays membres avec le retour de la production de l'Iran depuis la levée des sanctions sur ce pays. L'Opep a indiqué qu'elle s'attendait à ce que la production de brut des pays non Opep baisse en 2016 encore plus qu'elle ne le prévoyait ce qui validerait sa stratégie consistant à ne pas baisser son plafond de production pour faire remonter les prix. Dans son dernier bulletin mensuel, l'organisation souligne que la production de pétrole hors Opep baissera de 380 000 barils par jour à 57,14 millions de barils par jour en moyenne. La précédente prévision de l'Opep qui produit près du tiers de la production mondiale s'attendait à une baisse de 130 000 barils par jour des pays non membres de cette organisation qui regroupe 13 pays. Par ailleurs, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prévenu hier de son côté que la chute des prix du pétrole ne devrait pas continuer à stimuler fortement la consommation d'or noir l'an prochain. L'AIE qui défend les intérêts des pays consommateurs a estimé que la demande mondiale de pétrole pour l'an prochain sera de l'ordre de 95,8 millions de barils par jour (mbj), soit une progression de 1,2 mbj. Ce qui dénotera, selon l'AIE, un ralentissement du rythme de la demande d'or noir malgré une chute des prix du baril début décembre. La demande de pétrole demeure très liée à la croissance économique, notamment celle des pays émergents, qui accusera, toujours selon l'agence, un ralentissement en 2016.