Le théâtre régional de Constantine a accueilli jeudi soir la premiere édition des journées du film arabe primé. Cette édition sera sûrement très lumineuse, notamment avec la participation des stars du cinéma égyptien, syrien, marocain, libanais et tunisien… Pour l'Algérie, c'est Lotfi Bouchouchi qui a été mis à l'honneur. Retour sur cette soirée réalisée en comité restreint certes, mais avec beaucoup moins de protocole et de solennité que d'habitude. La direction de la cérémonie a été confiée aux soins du journaliste Roshdi Redouane. Et pour une fois, la feuille de route a été plus ou moins suivie à la lettre. Le premier à monter sur la scène du théâtre a été le wali de Constantine, Hocine Ouadah. «Je souhaite la bienvenue à nos invités. Nous sommes très honorés de vous avoir auprès de nous pendant cette dizaine de jours de cinéma. Ces journées s'annoncent comme le prolongement du huitième festival d'Oran du film arabe (FOFA)», a déclaré le wali de Constantine. Une ville sans salles de cinéma En effet, la ville des ponts sera le siège pendant un peu plus d'une semaine des réalisateurs et cinéastes qui ont conquis les festivals dans le monde. Les films qui seront projetés, pas dans des salles de cinéma puisqu'il n'en existe plus à Constantine, ont été plébiscités et récompensés de plusieurs prix pour leur excellence. Azzedine Mihoubi, ministre de la culture, a également pris la parole en ouverture des festivités. Il a tenu à remercier Constantine et ses habitants. «Merci à Constantine. Merci de nous offrir du rêve. Du rêve parce que le cinéma produit du rêve. Merci pour cet instant de création et pour l'engagement que nécessite parfois le cinéma, notamment dans l'actualité qui fait le monde arabe aujourd'hui», a souligné le ministre de la culture. Il a ajouté également que le cinéma est cet instrument qui plus que jamais traduit l'engagement en faveur des droits de l'homme. Plus tard durant la soirée, Azzedine Mihoubi annoncera l'officialisation de ces journées, qui dès la prochaine année, se transformeront en festival du film arabe primé. D'ici, ce que tout le monde espère, est qu'au passage, des salles de cinéma seront restaurées et d'autres créées pour le plus grand plaisir des amateurs du 7e art. Le ministre de la culture a tenu par ailleurs à rendre hommage en premier lieu à la très populaire comédienne Chafia Boudraa, originaire de Constantine, puis à Tahar Hanache, l'enfant de Constantine qui, il l'a souligné, a été l'auteur du premier film algérien. C'était pendant la guerre, c'était en 1952. Le ministre de la culture a rendu également hommage à Noubli Fadhel. A ce propos, une soirée hommage lui a été consacrée avec un concert animé par plusieurs artistes dont Lotfi Bouchenak, Houda Saad, Ziad Ghersa, Kenza Morsli, Sofia Sadek et Sarah Farah à la salle Al Khalifa. Les comédiens de la célèbre série télévisée «Assab wa awtar» de Mohamed Hazourli seront également à l'honneur. Tolérance L'hommage est prévu pour le mercredi 22 décembre à l'hôtel Marriott avec la présence entre autres de Bachir Benmohamed, Hassan Benzerari, Fatima Helilou, Alloua Zermani et Antar Hellal. Ce dernier était présent hier. Il a eu son instant de star au moment où il a rejoint l'animateur sur scène. Le public s'est surtout souvenu de son fameux rôle dans Aissa story. Ce comédien a porté le cinéma algérien dans ses années de grands succès. Antar Hellal a fait durer les applaudissements au moment de monter sur la scène. Le public a très longtemps applaudi celui qui nous a fait rire, et pas qu'une fois, sur le petit écran. Hellal s'est dit très heureux de tout ce bonheur qu'on lui offre mais aussi de la reconnaissance au combat qu'a exigé sa carrière artistique. Le reste de la soirée a vu défiler la dizaine de promoteurs des films sélectionnés. Il y a eu Lotfi Bouchouchi puis Naoufel Saheb Tabaa (Tunisie), Ibrahim et Salem, comédiens du film Timbuktu d'Abderrahmane Sissako… La soirée s'est achevée par la prestation de la troupe de danseurs de l'office national de la culture et de l'information (l'ONCI). Ce spectacle, très intéressant par ailleurs, a pris l'intitulé du slogan et l'esprit avec lequel les organisateurs ont voulu marquer les journées du film arabe primé, c'est-à-dire la tolérance. De notre envoyée spéciale à Constantine, Samira Hadj Amar