Pays à fort potentiel d'hydrocarbures et surtout de gaz, deuxième fournisseur de l'Europe en gaz après la Russie, l'Algérie compte jouer, à l'avenir, un rôle principal dans la sécurité énergétique du Vieux continent. L'un des rapports de la Commission européenne concernant l'approvisionnement énergétique l'a clairement signalé. Dans le plan d'action pour 2016 visant la diversification énergétique des sources d'approvisionnement en gaz naturel de l'UE, la Commission européenne a appelé, dans l'un de ses derniers rapports, à la mise en place d'un nœud gazier méditerranéen doté de capacités renforcées en GNL, et exhorte les pays européens à exploiter les possibilités offertes par les importantes réserves de gaz dans les pays d'Afrique du Nord pour renforcer sa sécurité énergétique. Pour les Européens, il est plus important que jamais de garantir un approvisionnement fiable en énergie, ainsi que la diversification des approvisionnements en énergie et de mettre fin à la dépendance excessive au gaz russe. Déjà, le premier rapport sur l'état de l'union de l'énergie, publié il y a un mois, indique que «d'importants progrès ont déjà été accomplis» depuis l'adoption du cadre stratégique pour une union de l'énergie, mais beaucoup reste à faire, et 2016 «sera une année importante» à cet égard. Avec son fort potentiel en hydrocarbures et surtout en gaz, l'Algérie se place, de facto, dans la meilleure place pour remplacer le gaz russe. Le commissaire européen à l'énergie, Miguel Arias Canete a confirmé récemment tout l'intérêt que porte l'Europe à la Méditerranée, notamment à l'Algérie qui dispose d'un potentiel énorme. «L'Algérie est un partenaire de tout premier plan pour l'Union européenne et je me réjouis du renforcement et de l'approfondissement très positifs de nos relations. Le partenariat stratégique entre l'UE et l'Algérie dans le domaine de l'énergie est un partenariat fort, fondé sur la confiance réciproque et l'intérêt mutuel, et nous souhaitons le développer encore davantage et l'inscrire dans le long terme», avait-il affirmé lors de son voyage algérois en mai dernier. Dans le même sillage, la Commission organisera un forum commercial au début de l'année 2016 afin d'examiner les possibilités qui s'offrent aux investissements européens dans le secteur des hydrocarbures en Algérie : «Nous, Européens, n'investissons pas beaucoup en Algérie qui pourrait être une source d'approvisionnement fiable pour l'UE. Nous devrions donc former une relation plus étroite avec ce pays», avait-il plaidé il y a quelques jours à Bruxelles. A la lumière de ces déclarations, l'UE est plus que déterminée à réduire sa dépendance énergétique à l'égard de la Russie en ciblant d'autres fournisseurs réputés fiables tels que l'Algérie pour assurer sa sécurité énergétique eu égard au rôle crucial que celle-ci joue pour conforter la position politique et économique de l'Union. D'ailleurs, l'éclatement de la crise en Ukraine a rappelé au Vieux Continent l'importance de diversifier les sources et les voies d'approvisionnement énergétique et de renforcer la capacité de l'Union à réagir efficacement lors des éventuelles crises d'approvisionnement en gaz.