Les sociétés européennes sont invitées à s'investir davantage dans l'exploration et la production des hydrocarbures en Algérie L'Algérie assure, à elle seule, entre 13 et 15% des besoins européens en gaz. «L'Union européenne (UE) veut augmenter ses investissements gaziers en Algérie, qui sont estimés insuffisants» a indiqué, mardi en soirée à Alger, le commissaire européen en charge de l'Energie et du Climat, Miguel Arias Canete. L'Algérie et l'UE ont lancé leur dialogue annuel de haut niveau sur l'énergie visant à renforcer leur partenariat stratégique dans ce domaine. «L'objectif est de renforcer le partenariat avec l'UE dans les domaines des hydrocarbures, de la promotion des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique», a déclaré le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, à l'issue de ses discussions avec le commissaire européen en charge du Climat et de l'Energie, Miguel Arias Canete, en visite de travail en Algérie. Yousfi a souligné que l'Algérie développe ses relations énergétiques avec l'UE dans le cadre d'un partenariat «mutuellement bénéfique, contribuant à la sécurité énergétique de l'UE et assurant des débouchés stables au gaz algérien». Les sociétés européennes sont invitées à s'investir davantage dans l'exploration et la production des hydrocarbures en Algérie. a enchaîné le ministre. Ce partenariat sera également étendu aux énergies renouvelables, à l'efficacité énergétique et à l'intégration nationale, a précisé Yousfi en indiquant que des groupes de travail seront installés pour suivre la mise en oeuvre des différents volets de ce partenariat. De son côté, le commissaire européen à l'Energie a déclaré que ce dialogue contribuera «au renforcement de la coopération bilatérale dans le nouveau contexte de sécurité énergétique» pour l'UE. Arias Canete, qui a souligné que l'Algérie «est un partenaire fiable et de tout premier plan pour l'Union européenne,» s'est montré satisfait du renforcement des relations énergétiques algéro-européennes, et de reconnaître «la faiblesse des investissements européens dans le secteur gazier algérien». «Nous devons entamer une véritable promotion des investissements et cela, à mon avis, doit être la priorité de notre coopération,» a-t-il soutenu, soulignant que l'investissement européen dans le secteur gazier algérien figure parmi les «axes prioritaires» de ce partenariat, définis lors de ce dialogue. S'exprimant lors du point de presse tenu à l'issue de la première réunion du dialogue, Canete a reconnu: «Nous investissons trop peu dans l'exploration et la production (gazière) en Algérie. Nous avons identifié des secteurs prioritaires dont le premier concerne les investissements dans le secteur du gaz,» a indiqué le commissaire européen à l'Energie. Dans ses négociations avec la partie européenne sur l'accord stratégique énergétique conclu en 2013, l'Algérie avait défendu le principe d'un retour des investissements dans l'énergie à travers des partenariats en amont et en aval. Alors que l'Algérie est l'un des rares fournisseurs fiables en énergie de l'Europe, les relations énergétiques entre les deux parties n'ont pas toujours été au beau fixe, estiment les observateurs. Les entraves imposées par l'UE pour le déploiement de Sonatrach (SH) sur le marché européen, ont souvent pénalisé le groupe algérien. D'ailleurs, SH s'est élevé contre la directive de l'Europe qui interdit au producteur de distribuer directement ses produits sur le marché européen. La directive de Bruxelles, qui consiste à scinder les activités «production, transport et distribution» de l'énergie, avait suscité le mécontentement des fournisseurs traditionnels de l'Europe, comme l'Algérie et la Russie. L'Algérie et l'UE ont convenu, lors du lancement de ce premier dialogue politique sur l'énergie, d'organiser un forum d'affaires dont la première édition se tiendra début 2016 à Alger. Une rencontre est prévue entre Yousfi et Canete en 2016 à Bruxelles afin d'évaluer les progrès réalisés dans le cadre de ce partenariat stratégique liant les deux parties suite à un mémorandum d'entente conclu en 2013. Fournisseur important de l'Europe en énergie, l'Algérie assure, à elle seule, entre 13 et 15% des besoins européens en gaz. Elle fournit du gaz à l'Europe à travers trois gazoducs dont deux (Medgaz et Pedro Duran Farell) à travers l'Espagne, et un troisième (Enrico Mattei) débouchant en Italie via la Tunisie. Ce dialogue de haut niveau se tiendra alternativement à Alger et à Bruxelles, au moins une fois par an.