La nouvelle configuration de la carte énergétique euro-méditerranéenne est désormais mise en branle avec l'émergence de nouveaux enjeux dans lesquels l'Algérie s'apprête à jouer un rôle incontournable. En effet, classée parmi les plus gros consommateurs du gaz dans le monde, l'Union européenne est en quête d'une sécurité énergétique durable, avec un objectif primordial qui est celui de diversifier ses sources d'approvisionnement. C'est à ce niveau que l'Algérie est perçue comme un partenaire stratégique dans le pourtour méditerranéen. Dans ce sillage, l'Union européenne mise beaucoup vraisemblablement sur les potentialités énergétiques dont dispose l'Algérie. Selon le Commissaire européen à l'énergie, Miguel Arias Canete «l'Algérie dispose de potentialités énergétiques importantes qui lui permettent d'augmenter considérablement ses livraisons vers le marché européen à l'avenir». Cependant, en évoquant le potentiel algérien en gaz, le Commissaire européen à l'énergie, conscient que les hydrocarbures conventionnels sont limités dans le temps, ne manquera pas de faire allusion aux réserves du sol algérien en gaz de schiste dont il se réjouit de l'exploitation à moyen et long terme. En outre, «l'Algérie peut constituer une source fiable d'approvisionnement et nous devrions avoir avec elle une relation plus étroite», a déclaré aussi Miguel Arias Canete. Jusque-là, les exportations de l'Algérie en gaz ne sont que de l'ordre de 10% des besoins du marché des 27, se classant en 3e position derrière la Russie et la Norvège. En perspective de sa future stratégie énergétique, la Commission européenne entamera dès le 2e semestre de l'année en cours des rencontres officielles avec les fournisseurs du marché européen dont l'Algérie afin de préparer la mise en œuvre du nouveau plan d'approvisionnement de l'UE en gaz naturel. Il est à noter que l'objectif que se fixe le nouveau plan énergétique européen est de réduire la dépendance de l'Union européenne vis-à-vis du gaz russe, compte- tenu de l'instabilité géopolitique qui perdure dans l'est de l'Europe à l'ombre de la crise russo-ukrainienne qui ne fait que s'aggraver. Présentement, la Russie couvre près de 45% des besoins du marché européen en gaz mais, à l'avenir, l'Union européenne compte réduire considérablement cette proportion que Moscou utiliserait comme un moyen de pression dans son bras de fer avec l'Occident, selon Bruxelles.