Le nombre d'incidents survenus dans les stades de football en Algérie en 2015 est en légère hausse avec 82 cas contre 60 l'année dernière, a constaté Aïssa Naïli, directeur de la sécurité publique au niveau de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). «Certes, des progrès énormes ont été réalisés dans le cadre du combat mené contre la violence dans les stades, mais il reste encore des efforts considérables à faire. D'ailleurs, pour cette année 2015, nous avons dénombré 82 incidents dans les infrastructures sportives contre 60 l'année dernière, soit une légère hausse de 22 cas», a indiqué Aïssa Naïli au cours d'un forum organisé par la cellule de communication de la DGSN à l'Ecole supérieure de police Ali-Tounsi. Au cours de ces 82 incidents, il a été procédé à l'arrestation de 285 personnes, contre 300 arrestations en 2014, a encore précisé Aïssa Naïli qui a mis en exergue les efforts colossaux déployés par les services de sécurité afin d'assurer la bonne marche des manifestations sportives à travers tout le territoire du pays. «Rien que pour le précédent derby entre l'USM Alger et le MC Alger, nous avons mobilisé pas moins de 5000 policiers, ce qui représente un chiffre important», a souligné le directeur de la sécurité publique. Deux morts en 2013 Pour sa part, Noureddine Berrachedi, chef de sûreté de la wilaya d'Alger, a félicité la Ligue de football professionnel (LFP) représentée par son président Mahfoud Kerbadj pour «son sens de la collaboration» avec les services de sécurité, notamment en matière de programmation des rencontres du championnat, étalées cette saison sur trois jours pour chaque journée. Il a estimé en outre que les mesures prises par les différentes parties concernées par le processus de lutte contre la violence dans les stades commencent à donner leurs fruits, «en témoigne le déroulement de la majorité des matchs, y compris les derbies de la capitale, dans de bonnes conditions», a-t-il commenté. Pour étayer ses dires, Berrachedi a fait remarquer qu'aucun cas de décès n'a été enregistré dans les stades cette année, tout comme l'année dernière, «alors qu'en 2013, on avait dénombré deux morts». Pour le chef de sûreté de la wilaya d'Alger, l'expérience prônée aussi dans l'opération de vente des billets du précédent derby entre l'USMA et le MCA «est un exemple à suivre». A l'occasion de cette affiche comptant pour la mise à jour de la 11e journée du championnat de Ligue 1, les fameux sésames ont été écoulés avant plusieurs jours de la rencontre, «rendant la mission des services d'ordre dans l'organisation du rendez-vous moins délicate», a estimé Berrachedi. Même constat fait par le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui a notamment souligné «une baisse sensible» des sanctions prises par la commission de discipline de son instance à l'encontre des clubs et leurs supporters à cause du phénomène de la violence dans les stades. Pour «une mise en place» rapide des stadiers Le directeur de la sécurité publique au niveau de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Aissa Naili, a estimé mercredi à Alger que le déploiement des stadiers dans les stades de football en Algérie connaît un retard sensible, qualifiant cette opération d'«outil important» dans le cadre du processus de lutte contre la violence. «ça fait déjà un bon bout de temps que des démarches ont été entreprises dans le cadre des lois érigées pour lutter contre la violence, mais il faudra reconnaître que l'application de certaines mesures, dont la création du corps des stadiers, connaît un sensible retard», a indiqué Aissa Naili au cours d'un forum organisé à l'Ecole supérieure de Police Ali-Tounsi. Un arsenal juridiquedevait être érigé par les parties concernées pour l'organisation du travail des stadiers, un corps qui devait voir le jour pour assister les services de sécurité dans l'organisation des rencontres de football. Le ministère de la Jeunesse et des Sports s'était même engagé à prendre en charge la formation des stadiers en collaboration avec le ministère de la formation professionnelle et les services de la Sûreté nationale. «Il devient nécessaire de recourir aux stadiers pour alléger le travail des services de sécurité qui auront dès lors à charge de s'occuper des aspects de l'organisation en dehors du stade. Si un tel processus avait été mis en marche, nous n'aurions pas par exemple mobilisé 5000 policiers pour le précédent derby entre l'USMA et le MCA», a précisé Naili. L'orateur a évoqué également la nécessité d'améliorer «les conditions d'accueil des spectateurs et des différents acteurs des matchs dans les stades», estimant que l'état déplorable dans lequel se trouvent certaines infrastructures sportives contribue également à la propagation de la violence dans les stades et freine les efforts déployés dans la lutte contre ce phénomène.