En dépit de l'anarchie qui caractérise la circulation routière au niveau des principaux axes de la capitale et le dévouement des agents de la sécurité publique pour réguler la circulation routière (au lieu de s'occuper d'autres tâches), le projet de dotation de 600 carrefours de feux tricolores intelligents tarde toujours à voir le jour. Pourtant, lors de la dernière cession de l'Apw, la présidente de la commission des transports et de l'aménagement du territoire, Mme Bendaikha, a cité, entre autres causes des congestions dans la capitale, l'absence de feux tricolores au niveau des carrefours. Alors que le vice-président de l'Apw a fait état de «l'installation prochaine» de quelque 600 feux tricolores, tant dans la capitale qu'au niveau de certaines artères des communes environnantes, le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a indiqué, lors d'un entretien accordé au Temps d'Algérie en novembre 2015, que le projet des feux tricolores au niveau des carrefours «a été malheureusement retardé en raison de l'infructuosité de plusieurs avis d'appel d'offres». «Nous sommes actuellement en négociations avec des entreprises françaises, allemandes et espagnoles, tout en espérant l'aboutissement d'un partenariat dans ce cadre.» Nous avons tenté de prendre attache avec Rachid Ouazen, le directeur des transports de la wilaya. Mais ce dernier est resté hier injoignable. Un projet des années 1980 Mohamed Lazouni, président de l'association «Tariq Essalama» et ancien conseiller en sécurité routière de la wilaya, ne s'est jamais étonné, lors de ses multiples sorties médiatiques et interventions, du retard pris pour relancer un tel projet au niveau de la wilaya. Selon lui, le premier appel d'offres pour l'installation de ces équipements au niveau des carrefours remonte à 30 ans. Le projet, lancé au départ par l'EGCTU, a été confié à la direction des transports. Selon lui, une technologie de feux «intelligents» existe et doit être privilégiée. «Les feux permettent de réguler les flux dans les carrefours. L'organisme national de Contrôle technique des travaux publics (CTTP) de Kouba a installé des câbles pour faire le décompte des véhicules qui passent par ces carrefours. L'opération a duré seulement 15 jours. Il est impossible de faire le décompte du flux et reflux de voitures en si peu de temps, alors que la situation varie toute l'année. Le flux n'est pas toujours le même pendant l'année scolaire, la saison estivale ou même durant le mois de Ramadhan. Il importe de prendre en charge ces aspects. En plus, le décompte de la CTTP date de 20 ans», dira-t-il. Pour Mohamed Lazouni, l'importance du parc automobile plaide pour la relance du projet, resté longtemps dans les tiroirs de la wilaya en raison de blocages bureaucratiques (appel d'offres retardé, bureau d'études remercié). «Le parc automobile est devenu plus important. S'il était de 1,6 million de véhicules en 1985, il en compte plus de 6 millions actuellement. Toulouse, qui n'est pas une capitale, dispose de 500 carrefours dotés de feux tricolores. Des wilayas de l'intérieur du pays et des daïras sont dotées de feux de nouvelle génération, pourquoi pas Alger ?», estime Mohamed Lazouni.