Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, n'est pas complètement satisfait du contenu de l'avant-projet de révision de la Constitution dévoilé, mardi, par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Même s'il dit que la majorité des propositions faites par son parti dans le cadre des différentes consultations autour du Texte ont été acceptées, le patron du parti majoritaire conteste un article et compte même faire un recours pour le supprimer. Hier, à l'occasion d'une rencontre avec les nouveaux sénateurs du parti, il a appelé le Conseil des ministres qui se réunira dans les prochains jours pour adopter à son tour le document à revoir cet article qui exclut les binationaux de l'exercice de toute responsabilité dans les fonctions étatiques. Il s'agit de l'article 51 qui stipule : «L'égal accès aux fonctions et aux emplois au sein de l'Etat est garanti à tous les citoyens, sans autres conditions que celles fixées par la loi. La nationalité algérienne exclusive est requise pour l'accès aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politiques». «L'Algérie a traversé une période difficile qui a provoqué un départ massif de ses cadres et de ses compétences à l'étranger. Nous avons des cadres binationaux compétents dans plusieurs domaines qui souhaitent participer au développement du pays. Cet article les empêche de le faire. Nous demandons son amendement», a-t-il déclaré devant les nouveaux sénateurs et les journalistes. Pour le reste, le patron de l'ex-parti unique s'est dit satisfait du contenu de l'avant-projet de révision constitutionnelle. Selon lui, parmi les 40 propositions du parti, 20 ont été retenues. «17 sont des amendements fondamentaux», a-t-il souligné. Il a cité l'officialisation de la langue amazighe, précisant que le FLN était le premier parti au pouvoir à avoir formulé la revendication, le retour à la limitation des mandats présidentiels à deux seulement et la saisine du Conseil constitutionnel par les parlementaire. Quant à la demande relative à la désignation du Premier ministre parmi la majorité parlementaire, elle n'a pas été satisfaite, mais cela ne déçoit pas outre mesure le premier responsable du FLN. Dans l'avant-projet de la Constitution, il appartient au président de la République de nommer le Premier ministre après consultation de la majorité parlementaire. Pourquoi alors Saâdani est satisfait de la satisfaction à moitié de sa revendication ? «Le président de la République est issu du parti majoritaire et c'est lui qui désigne le Premier ministre après nous avoir consultés. Que doit-on demander de plus ?», a-t-il soutenu. Amar Saâdani a évoqué, en outre, longuement les élections sénatoriales du 29 décembre 2015, remportées par sa formation. Il a indiqué qu'avec sa majorité au Conseil de la nation, le FLN consolide sa position de leader de la classe politique. De plus, il étend sa mainmise sur toutes les institutions du pays et domine tous les pouvoirs. Saâdani rappelle que le président de la République est aussi président du FLN, le Premier ministre est militant du parti qui dispose de la majorité à l'APN, au Sénat et dans les Assemblées élues locales (APC et APW).