Il conteste les résultats des sénatoriales proclamés par le Conseil constitutionnel. Le secrétaire général du FLN a critiqué Ahmed Ouyahia: le directeur de cabinet à la présidence de la République qui a présenté la synthèse et les grands axes de l'avant-projet portant révision de la Constitution «sous la casquette de chef de parti», a fait savoir le secrétaire général du FLN lors de sa conférence de presse tenue hier au siège national du parti à Alger. Le patron du FLN reproche à Ahmed Ouyahia d'avoir précisé que le chef du gouvernement ne sera pas forcément issu de la majorité parlementaire, laquelle sera «consultée» avant la nomination du Premier ministre par le président de la République. Autrement dit, Ahmed Ouyahia a considéré que le président sera contraint de recourir à l'application de cette nouvelle disposition dans le cas d'une cohabitation, pas dans le cas où la majorité est de même couleur politique que le chef de l'Exécutif. Commentant cet amendement, Saâdani qui réclamait auparavant la tête du gouvernement, estime que «le fait que le président de la République, qui appartient à la majorité, concède à nous consulter nous satisfait largement». De plus, indique-t-il «celui qui nomme le Premier ministre est issu du FLN». «La proposition formulée par le FLN pour que le Premier ministre soit issu de la majorité a été prise en charge en partie et nous considérons que cela vas dans le sens de nos aspirations», a-t-il dit. Dans sa réaction au contenu de l'avant-projet de la Constitution, Saâdani estime qu'«il contient de nombreuses propositions formulées par le FLN». «Sur une vingtaine d'amendements sur le fond introduits dans la nouvelle mouture, 17 ont été présentés par le FLN». «Le projet du président qui a fait couler beaucoup d'encre, répond aux interrogations formulées par la classe politique, des experts, des économistes et des associations de la société civile», ajoute-t-il. Le FLN, qui a participé à toutes les phases de consultations que le président a ordonnées, a proposé «près de 40 amendements» lors de la dernière consultation menée par Ahmed Ouyahia. De ce fait, «le FLN est satisfait étant donné que la plupart de ces amendements sont contenus dans la copie», selon le secrétaire général du FLN. Parmi les amendements proposés par le FLN, Amar Saâdani a cité l'officialisation de la langue amazighe. «Le FLN est le premier parti proche du pouvoir à avoir demandé l'officialisation de tamazight», a-t-il dit. «Nous avons demandé à ce que les commissions d'enquête parlementaires au niveau des wilayas soient constitutionnalisées. Nous avons suggéré qu'il y ait une seule session du Parlement (...). Cela a été retenu. Nous avons réclamé le fait que le Président soit le garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire. Le Conseil constitutionnel est saisi par les élus du Parlement», a-t-il ajouté. Amar Saâdani a souligné que «le FLN demandera au Conseil des ministres de revoir l'article 51 stipulant que la nationalité algérienne exclusive est requise pour l'accès aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politiques». Pour Saâdani, «l'Algérie a traversé une période difficile qui a provoqué un départ massif de ses cadres et de ses compétences à l'étranger. Nous avons des cadres (binationaux) compétents dans plusieurs domaines (...) qui souhaitent participer au développement du pays. Cet article les empêche de le faire. Nous demandons son amendement», a-t-il soutenu. Amar Saâdani conteste les résultats définitifs du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, proclamés par le Conseil constitutionnel. Alors que ce Conseil a proclamé que le FLN a obtenu 23 sièges, Saâdani affirme le contraire: «Le FLN s'est adjugé 56% des sièges pourvus lors des sénatoriales, et par voie de conséquence, il retrouve sa suprématie au Conseil de la nation», a-t-il affirmé. «Nous avons obtenu en tout 28 sièges. Le FLN qui a présenté des candidats dans 48 wilayas est sorti vainqueur dans 27 d'entre elles, dont Alger, Annaba, Constantine, Mostaganem...etc.», a-t-il dit. A titre de rappel, le siége de Mostaganem a été remporté par le candidat du parti El Fedjr El Jadid de l'ex-patron du RND Nordine Benbaibèche. Le 28e sénateur dont le mandat n'a pas encore expiré, a rejoint le groupe FLN, faisant de ce dernier la première force au sein du Conseil de la nation avec 45 sénateurs», a affirmé M.Saâdani. Dans son décompte, Saâdani a inclus les dissidents du FLN qui se sont présentés en candidats indépendants en dehors du cadre légal du parti. Interrogé sur cette entourloupe, d'autant plus qu'il a menacé de les exclure du parti, il dira que « les dissidents qui ont échoué seront exclus du FLN, en revanche pour les trois ou quatre qui ont remporté des siéges, le parti va revoir leurs cas». «Les élections sénatoriales ont eu lieu dans le calme, la stabilité, la transparence et la démocratie», a souligné le secrétaire général du FLN. Amar Saâdani a ajouté: «Notre parti enregistre une forte présence au sein du gouvernement avec 14 portefeuilles et le poste de Premier ministre, une majorité relative dans la chambre basse du Parlement dont nous avons la présidence, notre parti a la majorité dans les Assemblées populaires de wilayas et les Assemblées populaires communales. A cette occasion, je voudrais féliciter le FLN, ses militants et les élus à l'issue des élections du 29 décembre, et je leur souhaite la réussite. On félicite les candidats qui n'ont pas été élus, les structures qui dirigent le parti, on félicite les services administratifs de l'Etat.»