Les automobilistes attendent, pour certains, des années avant de se faire rembourser suite à un sinistre, surtout lorsque l'adversaire est déclaré chez un assureur tiers. Selon les promesses du président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), Brahim Djamel Kessali, les recours relatifs aux sinistres matériels-véhicules, en instance dans les compagnies d'assurance, seront totalement assainis avant la fin 2016. Donnant plus de détails, le responsable a avancé que les dossiers qui concernent les recours cumulés depuis 2010 seront assainis grâce à la convention d'assainissement des recours au coût moyen (ARCM), signée récemment par des assureurs publics et privés. Les dossiers antérieurs à cette date ont tous été réglés. Durant janvier 2016, ce sont les dossiers de recours de l'année 2010 qui seront assainis, tandis que le mois suivant sera consacré aux recours de 2011 alors que ceux de 2012 le seront avant la fin du premier semestre 2016, explique à l'APS le même responsable qui avance qu'un avenant à l'ARCM sera signé pour pouvoir régler les sinistres en suspens de 2013 et 2014 avant la fin de l'année en cours. «Nous allons ainsi mettre fin aux litiges en souffrance depuis cinq ans, ce qui va certainement nous permettre de gagner en crédibilité vis-à-vis des assurés», selon Kessali. Mais grâce à la formule du «prix moyen» du marché, adoptée par l'UAR et soutenue par le ministère des Finances, les assureurs comptent mettre fin à ce lourd passif des recours, qui impacte la confiance des assurés en leurs assureurs. Ce «prix moyen» d'indemnisation représente le rapport entre le montant global des indemnisations de l'assurance automobile d'une compagnie d'assurance et le nombre de ses dossiers d'indemnisation, représentant donc la moyenne remboursée par la compagnie qui permet d'évaluer une moyenne unique du marché. En utilisant ce mode de calcul, les assureurs sont arrivés à définir un coût moyen du marché (pour le calcul des règlements des recours des cinq dernières années) de 37 148,50 DA. «Cela ne signifie pas que chaque assuré aura exactement ce montant.Mais cette somme permettra aux assureurs d'échanger les montants globaux dus réciproquement en multipliant ce prix moyen par le nombre de dossiers stockés chez chacun d'entre eux», explique Kessali. Ensuite, il reviendra à chaque compagnie de rembourser ses clients en fonction de l'évaluation des dommages qui leur ont été causés par les accidents de la circulation. Dans ce cadre, une opération d'échange de chèques entre 7 compagnies d'assurance (SAA, CAAR, CAAT, CIAR, CNMA, GAM et Alliance assurances) a été effectuée récemment pour permettre un règlement rapide des 12 610 recours en suspens enregistrés en 2010 pour un montant global de 470 millions DA. 1 million de déclarations de sinistres/an Lors d'un séminaire organisé en novembre 2015 à Alger sur la modernisation de l'assurance automobile, Kessali a révélé que les assureurs enregistrent chaque année plus d'un million de déclarations de sinistres, ce qui fait que l'assurance automobile constitue pour le marché algérien la branche principale, avec plus de 52% de parts de marché (toutes branches confondues). Durant ces dernières années, elle n'a pas cessé d'enregistrer une progression régulière de l'ordre de 12% en moyenne, avec un pic de 21% en 2012, précise le président de l'UAR. Cette progression est, selon ce responsable, le résultat de l'accroissement du parc automobile national estimé à 5,4 millions d'unités, avec une progression moyenne annuelle de 400 000 véhicules importés. Plus il y a de voitures, plus il y aura d'accidents. Cette règle fatale est bien illustrée par les chiffres des assureurs. Evoquant la sinistralité, ils mentionnent clairement que les accidents de la route sont de plus en plus nombreux, de plus en plus graves et de plus en plus meurtriers en Algérie. Avec 25 000 à 30 000 accidents corporels par/an, on enregistre une moyenne de 10 à 12 décès et 90 à 100 blessés par jour et entre 3 et 5 accidents d'une gravité extrême, chaque jour en Algérie. S'exprimant sur la question des règlements opérés dans le cadre de l'assurance automobile, Kessali souligne qu'ils représentent 75% du montant global des sinistres réglés par les assureurs, toutes branches confondues. Au titre de l'exercice 2014, les assureurs ont procédé au règlement de milliers de dossiers sinistres automobiles pour un montant de 44,8 milliards DA contre 40,5 milliards DA en 2013, soit une hausse de 10%. Toutefois, il reconnaît que des efforts restent à faire pour satisfaire les clients.