En dépit des assurances des pouvoirs publics sur les mesures d'encouragement accordées aux agriculteurs afin de parvenir à une autosuffisance en matière de production céréalière, l'Algérie continue d'importer de grandes quantités de céréales, notamment le blé tendre. En effet, les derniers chiffres des Douanes françaises rapportés par l'agence d'informations Reuters ont fait savoir que la France, gros exportateur de céréales dans l'Union européenne, a exporté en novembre 2015 quelque 628 000 tonnes de blé tendre hors UE et que l'Algérie était le premier client avec 226 000 tonnes. La filière des céréales en Algérie a produit durant la campagne moissons-battage 2014-2015 une quantité de 40 millions de quintaux (q) de blé et d'orge, contre 35 millions de quintaux lors de la saison précédente, ce qui représente une hausse de 14,3%, avait indiqué le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) Mohamed Belabdi. Même si ces résultats sont loin d'égaler les performances réalisées par le pays en 2012 avec 51,2 millions de quintaux, et encore moins ceux de 2009 avec 61,2 millions de quintaux, le responsable de l'OAIC a qualifié la campagne de 2015 de «moyenne» et de «satisfaisante» compte tenu du manque de pluviosité constaté durant les mois d'avril et mai derniers, a-t-il argué. Parallèlement aux chiffres de l'OAIC, le Centre national de l'information et des statistiques (CNIS), relevant des Douanes algériennes a, dans un bilan rendu public, fait savoir que les importations de céréales ont atteint 2,108 milliards de dollars (mds USD) durant les sept premiers mois de 2015, contre 2,073 mds USD à la même période de 2014, en hausse de 1,7%. Quant aux quantités importées, elles ont atteint 7,8 millions de tonnes de janvier à fin juillet 2015, contre 6,85 millions de tonnes sur la même période de 2014. En 2014, la facture des importations algériennes des céréales s'était établie à 3,54 milliards de dollars, en hausse de 12% par rapport à 2013. Le gouvernement algérien veut réduire la facture alimentaire, notamment celle des céréales, en engageant des mesures en faveur des agriculteurs locaux. Cependant, la courbe de production est en dents de scie, car à défaut de l'utilisation des techniques d'irrigation, la céréaliculture reste tributaire des précipitations. Les besoins de l'Algérie en céréales sont estimés à environ 8 millions de tonnes par an. La production locale ne fournit que la moitié de la demande.