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Assegwas Ameggaz !

Yennayer de cette année 2966 est inédit. Il passera à la postérité comme étant le plus joyeux pour les Algériens depuis que cette fête millénaire est célébrée, pas uniquement en Algérie mais dans toute l'Afrique du Nord, voire au-delà. Eh oui, elle coïncide cette année avec la promotion de la langue tamazight au statut de langue officielle.
Du coup, Yennayer 2016 se présente sous de bons auspices. Faut-il souligner que cette fête qui célèbre le nouvel an amazigh selon le calendrier agraire est consubstantielle au triptyque identité, langue et culture berbère. Yennayer était certes célébré chaque 12 janvier un peu partout en Algérie. Mais il manquait l'essentiel, c'est-à-dire l'âme de cet événement. Il était considéré tout au plus que comme une simple réminiscence d'un fait culturel très ancien qui confine au folklore et qui plus est, fixé géographiquement. Désormais, les Algériens vont fêter ce nouvel an amazigh dans la fierté et la joie de se réapproprier une date qui marque leur très
longue histoire. C'est dire à quel point Yennayer d'aujourd'hui est à ce point exceptionnel en ce qu'il réconcilie le peuple algérien avec ses racines. Si beaucoup d'entre nous étaient jadis moins expressifs dans la célébration de Yennayer, comme s'il fallait cacher une joie controversée, voire mal vue par endroits, la reconnaissance de tamazight en tant langue officielle de la République sonne comme un
appel à la fête. Yennayer, qui arrivait chaque année presque comme un étranger chez lui, reprend désormais possession des lieux et des cœurs ; et c'est tant mieux. Il (re)devient un événement national par excellence qui rassemble tous les Algériens de Tlemcen à El Tarf et de Tizi Ouzou à Tamanrasset. Certains Algériens rétifs à célébrer ce nouvel an amazigh vont devoir se décomplexer. L'histoire immémoriale de cette terre de Massinissa leur offre une chance inouïe de pouvoir fêter en douze jours d'intervalle deux nouvelles années. Nos enfants auront, fait tout aussi inédit, à suivre aujourd'hui un cours spécial dédié à Yennayer dans un geste symbolique qui épouse cette nouvelle façon d'appréhender l'histoire de l'Algérie de manière décomplexée. Profitons donc de ce grand moment de gaieté que nous offre ce nouvel an amazigh pour embrayer sur une Algérie libre, heureuse et définitivement réconciliée avec ses valeurs et son Histoire.
Assegwas Ameggaz i yal izayriyen !


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