Depuis que les pouvoirs publics ont instauré un nouveau cahier des charges obligeant les concessionnaires automobiles à investir dans le montage automobile et les licences d'importation, de grandes marques semblent s'intéresser à investir en Algérie. Le dernier constructeur en date n'est autre que le groupe VW. Le numéro deux mondial de l'automobile serait intéressé par une unité de montage en Algérie. D'autres marques ont entamé des négociations très avancées avec le gouvernement, à l'image du géant automobile américain Ford dont une délégation aurait été reçue, récemment, par le ministre de l'Industrie et des Mines. Cette délégation s'est rendue en Algérie dans le but de «disposer de toutes les conditions relatives au marché national ainsi que pour la mise en place d'une unité industrielle et/ou semi-industrielle». D'après des sources proches du ministère, le constructeur américain serait prêt à investir 200 millions de dollars pour un partenariat qui ne se fera pas uniquement avec son partenaire habituel, le groupe Elsecom, mais avec d'autres opérateurs. Même la Bélarussie semble intéressée par un projet d'investissement dans le secteur automobile en Algérie. Et c'est le wali de Djelfa, Abdelkader Djelaoui, qui en a fait la déclaration tout en précisant qu'un opérateur de Bélarussie est prêt à investir dans la construction automobile. Tous ces projets d'investissement interviennent après ceux annoncés précédemment, comme les projets du constructeur italien Iveco, Hyundai Camion, Peugeot Citroën, Hyundai Véhicules Particuliers, le chinois JAC, Fiat et enfin Nissan, et ce, en dépit d'une conjoncture internationale peu favorable à des projets de délocalisation. Des retombées positives attendues L'Algérie, à travers ces usines de montage automobile, gagnera-t-elle en termes d'emploi, de valeur ajoutée et d'intégration ? Pour Mohamed Baïri, PDG du groupe Ival et vice-président du FCE, relancer l'industrie automobile en Algérie doit passer par les étapes du CKD et du SKD. «Nous n'avons pas d'industrie automobile, encore moins un tissu de sous-traitant capable d'accompagner les investisseurs et d'assurer une intégration locale progressive. Nous devons laisser le temps aux constructeurs et aux équipementiers de venir s'installer en Algérie à travers leurs partenaires et permettre l'émergence de la fabrication automobile nationale», a-t-il soutenu. Mohamed Baïri cite plusieurs pays qui nous ont précédés dans ce domaine, à l'image de l'Afrique du Sud, l'Egypte et du Nigeria. Selon de nombreux observateurs, un tel engouement s'accompagnera inévitablement de retombées positives sur la création d'emplois, une meilleure disponibilité des véhicules, des exportations en hausse et plus globalement une contribution à la croissance économique du pays et le développement des régions. Pour Mohamed Yaddadène, consultant en management et ancien manager dans le domaine de l'automobile (lire entretien), les concessionnaires automobiles ont compris qu'avec l'objectif de réduire de 50% les importations, le champ se rétrécit pour le marché ouvert. En favorisant la production, il y a encore des opportunités à exploiter. Ce consultant en management poursuivra que, pour les concessionnaires automobiles, la production est une solution pour optimiser et réaliser les objectifs des concessionnaires tout en choisissant les produits à fabriquer par segment et surtout là où ses volumes seront importants au niveau du marché».