Un hommage sera rendu au grand artiste et maître de la chanson oranaise Ahmed Wahbi les 22 et 23 janvier prochain au Centre culturel algérien. C'est avec l'empreinte de son fils Abdallah Driche que sera organisé cet évènement. Ses 40 années de carrière ont permis à la chanson oranaise de faire écho aux quatre coins du monde arabe et bien au-delà. Durant l'événement, plusieurs artistes interpréteront les grands titres du maestro dont parmi eux, l'étoile montante de la chanson algérienne, Lina Doran. L'événement se déroulera en deux parties avec le vendredi, la projection d'un film documentaire retraçant la vie d'Ahmed Wahbi, une exposition de photos et une conférence débat en présence du producteur Bachir Berichi et de l'écrivain et journaliste Tchiko Bouhassoun. Le samedi se déroulera la soirée musicale en hommage à Ahmed Wahbi et c'est son fils, Abdallah Driche, qui prendra la direction artistique du plateau. Il devrait y avoir foule devant les portes du centre culturel algérien lors de ce week-end consacré au maître de la chanson oranaise. Des chansons à mi-chemin entre l'Orient et le Maghreb Ahmed Wahbi n'était pas qu'un simple chanteur, il était beaucoup plus que cela. Il ne se contentait pas d'interpréter un texte en lui donnant une voix, il savait choisir des textes intemporels qui résistent au temps comme l'a fait le maître de la chanson chaâbi El Hadj M'hamed El Anka. Ahmed Wahbi en tant que compositeur a modernisé la chanson bédouine avec de nouvelles mélodies, des rythmes et une superbe voix pour prendre de la hauteur pour une envolée à travers le monde. Yamna, fat elli fat, Seredj ya Fares ou dans un autre volet Wahran Wahran où il chantait pour sa ville adoptive Oran. Les chansons d'Ahmed wahbi sont à mi-chemin entre l'Orient et le Maghreb, mais il a su garder son authenticité algérienne. Quand il montait sur scène, on voyait que cet artiste élégant savait aussi respecter son public. Ahmed Wahbi, de son vrai nom Ahmed Driche Tidjani, est né à Marseille le 15 novembre 1921 et est mort à Alger le 28 octobre 1993. C'est l'un des fondateurs, avec Blaoui Houari, du genre musical nommé el asri. Ahmed Wahbi découvre sa vocation de chanteur à travers le réseau du scoutisme, notamment avec la création en 1937 du groupe de scouts musulmans d'Oran - En-Najah - dont il fera partie avec Hamou Boutlélis et Kada Mazouni. Auteur compositeur dans le registre de la chanson oranaise, il a interprété plus de 800 chansons, depuis l'enregistrement de son premier disque 78 tours, en 1949, à la maison d'édition Pacific. En fait, sa première apparition en public remonte à l'année 1946 à la salle Atlas d'Alger, avec Rouiched, Keltoum, Abderrahmane Aziz, Mohamed Touri, Missoum et Cheikh Er-Rouge. Orphelin dès son jeune âge, il fut recueilli et élevé après le décès de sa mère, par ses grands-parents qui habitaient à Médina Djedida, à Oran. Plusieurs de ses chansons ont été reprises par des jeunes dont Khaled. Le maître de la chanson algérienne, Ahmed Wahbi, laisse à l'Algérie un patrimoine inestimable dans le domaine de la musique et de la culture en général.