Le Centre culturel algérien (CCA) de Paris rendra un hommage au grand maître de la chanson oranaise, Ahmed Wahbi, les 22 et 23 janvier. Il y aura la projection d'un film documentaire Ahmed Wahbi, sa vie, sa poésie et ses rencontres, réalisé par Abdallah Deriche, fils de l'artiste, suivie d'une rencontre-débat avec l'écrivain et journaliste Tchiko Bouhassoun et le producteur Bachir Bérichi. Le centre a également programmé une exposition photos d'Ahmed Wahbi intitulée «Balade photographique dans l'univers d'Ahmed Wahbi» sous la direction artistique de la photographe d'art Julie Peiffer. Le 23 janvier, il y aura un concert dirigé par Abdallah Deriche d'après le répertoire d'Ahmed Wahbi, avec la participation des chanteurs Lina Doran, Nadim et Hassan Risani, accompagnés de sept musiciens. Pour rappel, le grand chanteur Ahmed Wahbi, de son vrai nom Ahmed Deriche Tidjani, a légué au patrimoine musical algérien plus de 800 chansons depuis l'enregistrement de son premier disque 78 tours en 1949 à la maison d'Editions Pacific. C'est dire la richesse de l'héritage culturel laissé par ce «monstre sacré» de la chanson oranaise. Wahran Wahran, Seredj ya fares, Bayet aalel jemar netguela, Alach tloumouni, Bakhta, Yemna, et bien, bien d'autres chansons qui ont bercé des générations entières, un répertoire authentique, enrichi, grâce à l'apport de grands chantres du chi'r el malhoune, à l'exemple de Cheikh Mestfa Benbrahim et Abdelkader El Khaldi. Né en 1921, à Marseille, de père algérien et de mère française d'origine italienne, Ahmed Wahbi est orphelin de mère à l'âge de quatre moi. Il sera élevé par ses grands-parents. Mis à part sa carrière de chanteur, Ahmed Wahbi était aussi un militant nationaliste durant la guerre de libération nationale (1954-1962). Il a rejoint, en août 1957, la base frontalière de l'Est, Ghardiamaou, pour renforcer la troupe artistique du Front de libération nationale (FLN). Il a participé alors, à des tournées de galas dans les pays amis d'Europe, d'Asie et du Moyen-Orient, pour représenter l'Algérie et son peuple en lutte pour sa liberté. Après l'Indépendance, il poursuivra sa carrière artistique tout en se préoccupant du devenir des autres artistes. Il préside durant deux mandats successif aux destinées de l'Union nationale des arts lyriques (Unal), en qualité de secrétaire général. Le Conservatoire de musique de la ville où il a grandi et qu'il a adulée, porte le nom de ce grand maître de la chanson oranaise. Il est, d'ailleurs, l'un des fondateurs, avec Blaoui Houari, dans les années 1940, de ce genre musical. Cette œuvre artistique exceptionnelle lui a valu d'être décoré, en mai 1992, de la médaille Achir. Il meurt une année après, 1993, à Alger.