Pour la première fois depuis quelque temps, des groupes armés progouvernementaux maliens et des forces armées touaregs se sont rencontrés sans s'affronter. Cela est une bonne chose pour la réconciliation entre les belligérants au Mali et l'accélération de l'application de l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation dans ce pays. Des centaines d'hommes d'un groupe armé progouvernemental malien sont entrés sans violence à Kidal, bastion de l'ancienne rébellion touareg dans le nord-est du pays, lundi et mardi. D'après Azaz Ag Loudag Dag, un porte-parole du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), ce déploiement d'une «centaine de véhicules» et d'«environ un millier de personnes» s'est fait avec «le consentement de nos frères de la CMA», les rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad. Le colonel El Hadj Ag Gamou, officier touareg loyaliste, réputé proche du Gatia, figure parmi les personnes entrées à Kidal, selon des témoins cités par des journaux français. «C'est vraiment la paix qui est en marche, s'est félicité le député Hamada Ag Bibi, un membre de la CMA. Nos frères de la Plateforme (coalition de groupes soutenant le gouvernement) sont avant tout des parents. Ils sont venus à Kidal avec bien sûr notre feu vert, même si leur entrée a un peu fait peur à certains», écrit Le Monde. L'Accord d'Alger signé par le gouvernement du Mali et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) met fin aux affrontements qui opposaient l'armée malienne à la CMA. L'Algérie a organisé, il y a quelques jours, une rencontre pour accélérer l'application de cet accord très attendue par le peuple malien. Des problèmes persistent Des problèmes persistent, mais la volonté du gouvernement du Mali et la CMA d'aboutir à la paix finira par surmonter ces obstacles. La Coordination des mouvements de l'Azawad informe l'opinion nationale et internationale que suite à la réticence de la population civile de la commune de Talatayt à une quelconque organisation d'élection législative partielle, le gouvernement malien décide d'organiser cette élection à travers le déploiement de son armée en imposant à ladite population l'élection législative partielle (deuxième tour d'Ansongo). La CMA avait écrit dans un communiqué, publié il y a quelques jours, qu'elle «informe l'opinion nationale et internationale que la population de la commune de Talatayt restant attachée au respect de son esprit démocratique, déclare n'être associée ni de près ni de loin ni mêlée à cette organisation d'élection législative partielle dans le cercle d'Ansongo». «L'usage de force par la présence de l'armée malienne n'est point souhaité dans la zone par la population. La première tentative d'imposition de cette élection fut déjà un échec, même si les autorités de la CMA avaient déjà saisi par correspondance la Minusma et les autorités maliennes sur ses enjeux», avait écrit la CMA dans son communiqué. «La CMA rappelle au gouvernement malien et à la Médiation internationale, qu'il est stipulé dans l'accord d'Alger qu'elle a signé le 20 juin 2015, qu'aucune élection ne doit être organisée sans la mise en place des autorités transitionnelles, conformément à l'accord», est-il mentionné par la Coordination des mouvements de l'Azawad. L'armée du Mali et la CMA font face aux organisations terroristes, dont Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui tentent de relancer les attentats dans ce pays.