L'Algérie vit, aujourd'hui et ce jusqu'au 10 juin, au rythme d'un examen important. Celui du baccalauréat, un diplôme qui reste obligatoire pour poursuivre des études supérieures. 444 514 candidats inscrits auront ainsi à coucher noir sur blanc les connaissances qu'ils ont assimilées durant l'année scolaire. Répartis entre 1560 centres d'examen, la session 2008-2009 se singularise cette année encore par un taux de filles plus élevé. Sur un total de 263 330 candidats inscrits (59,23%) le nombre de candidates s'élève à 149 485 filles (56,76%), contre 113 845 garçons, soit 43,24%. Les écoles privées, de leur côté, offrent l'occasion à 954 candidats de décrocher le sésame pour accéder à l'université. En dehors des élèves de 3e année secondaire, le baccalauréat continue de faire des émules parmi les élèves en rupture avec les études classiques. Preuve en est le nombre de candidats qui le passent librement et dont le nombre est de 125 788 et 28 121 candidats du Centre national de l'enseignement et de la formation à distance. L'épreuve accueille également des handicapés, au nombre de 138, et 1634 candidats issus de centres de réinsertion. Le baccalauréat est un examen qui se spécialise. La branche d'éducation physique et sportive draine un nombre de 247 040 candidats. Bien qu'elle reste un simple examen dès lors que l'on y est préparé convenablement, cette échéance est néanmoins éprouvante par le trac et le stress que vivent les candidats et qui atteint son summum la veille du jour J et au début des épreuves. Interrogée sur son état en cette veille d'examen, Anissa, élève en sciences de la nature au lycée Abane Ramdane de Tizi Ouzou, qui passe son bac pour la seconde fois, répond tout de go : «Et comment si je suis stressée !» Plus que pour la première fois où on se rend à l'examen avec le stress. La seconde fois, ce sentiment est accompagné de la peur d'échouer une fois de plus. Pour décompresser, Anissa a consacré sa matinée à réviser l'arabe et l'anglais, les deux premières épreuves sur lesquelles vont disserter les scientifiques. «Mes révisions, j'ai préféré les faire à la maison pour me reposer, tout en étant bien entourée par ma famille. Ma mère est aux petits soins avec moi et mon frère, étudiant en marketing, repasse également son bac.» Une fois le baccalauréat en poche ? Pour Anissa, c'est décidé, «c'est pour être journaliste», dit-elle, décidée de compter parmi ceux qui vont vivre la joie de la réussite. Anis, 19 ans, en 3e année secondaire en langues vivantes (allemand) au lycée de Ben Omar, qui passe son bac pour la première fois, a choisi la formule détente. «Cet après-midi, c'est la plage pour décompresser après les révisions qui ont duré jusqu'à hier. Avec des copains, on va se défouler un petit moment.» Concernant le programme, Anis dira que celui-ci a été pratiquement achevé, «ce qui diminue notre stress, bien sûr. Ce n'est pas la même chose d'aller passer son bac avec toutes les matières dispensées et quand le sujet porte sur une matière qui n'a pas été étudiée en classe, faute de temps. L'obligation prise par le ministre d'achever les programmes est une bonne chose, car l'élève se rend à l'examen plus serein en sachant que tous les sujets seront à sa portée», précise Anis qui ambitionne de rejoindre l'Ecole militaire de Cherchell ou la Fac centrale pour des études d'interprétariat, «si la chance me sourit, bien sûr !» Le stress du bac, Anis, Chakib, Abdou et Walid en connaissent un bout. Chakib, élève en sciences de la vie, qui repasse son bac pour la 3e fois, s'est dit certes stressé, mais «je suis plus conscient et mieux préparé que les fois précédentes». Au moment où nous l'avons interpellé, Chakib était en train de réviser, axant ses efforts sur les matières littéraires. «L'avantage, cette année, c'est que le programme a été mené à son terme, ce qui fait que pour les matières importantes, c'est bon. Là je révise les matières secondaires pour augmenter mes chances. En général, les scientifiques n'accordent pas d'intérêt à ces matières, ce qui est mal calculé. Le fait d'avoir deux sujets par matière et une demi-heure en plus par matière est vraiment bien.» Décidé à décrocher le sésame, Chabik a fait son choix sur les études à suivre au-delà du bac. «Comme on n'est pas sûr d'intégrer la branche qu'on veut, j'ai vu large. L'interprétariat anglais-français ou l'Epau, si j'ai la moyenne, ou en dernier le commerce qui ouvre des débouchés intéressants.» Walid et Abdou sont différents des autres élèves car ils sont déjà bacheliers. Les études qu'ils poursuivent ne sont pas celles qu'ils ont rêvées faire, d'où leur volonté à saluer qui les a menés à revivre les palpitations du bac. Walid est étudiant en sciences commerciales à Dély Ibrahim et Abdou en 2e année en recherches opérationnelles. Le premier se voit dans la peau d'un chirurgien dentiste, l'autre dans celle d'un architecte. Deux beaux métiers. Pour l'une et l'autre discipline, ils savent qu'une moyenne de 12/20 est exigée, ce qui ne les a pas dissuadés malgré la pénibilité de suivre deux études différentes. «Je fais mes révisions pour le bac après les cours. Le temps est insuffisant mais je m'accroche», avoue Walid que reprend Abdou, comme par télépathie. Que ce soit pour la première ou la troisième fois, on ne peut que souhaiter bonne chance à tous les candidats. Demain sera un autre jour.